Les pays baltes demandent l’aide des Etats-Unis

En amont de la rencontre des trios chefs d’Etat des pays Baltes avec le président Trump à Washington, Dalia Grybauskaite, la présidente de Lituanie, a expliqué sur le radio publique nationale LRT, qu’ils demanderaient au président américain l’intensification de la protection et de la présence des forces US sur leurs sols. Les pays baltes redoutent des actions russes sous le seuil de conflictualité permettant le recours à l’article 5 de l’Alliance Atlantique, notamment en raison de la très importante minorité russe vivant dans ces trois pays, et effectivement plutôt « mal traitée » par les autorités baltes, bien que la situation se soit grandement améliorée depuis l’intervention de l’UE. Le scenario le plus craint serait une intervention russe pour venir en aide à une révolte de ces minorités, sur le modèle du Donbass ukrainien, ou de l’Ossétie du Sud géorgienne.

Malgré l’augmentation sensible des budgets des armées des Etats baltes, respectant tous la règle des 2% édictée par l’OTAN, ils restent incapables de mettre en œuvre des équipements comme une flotte de chasse, ou des chars lourds, susceptibles de s’opposer efficacement à une offensive conventionnelle russe, et donc de jouer une rôle dissuasif. 

Comme tous les pays à faible PIB, les pays baltes ne parviennent  plus à s’équiper de matériels neufs et modernes, tant les prix ont atteint des niveaux élevés. En fait, prés de la moitié des pays de l’UE sont désormais contraints de s’équiper d’une majorité d’aéronefs ou de blindes d’occasions (Lituanie, Lettonie, Estonie, Bulgarie, Hongrie, République Tchèque, Slovaquie, Croatie, Slovénie, Portugal ..) et plusieurs pays font face à d’évidentes difficultés pour renouveler leurs équipements, comme la Grèce, ou l’Espagne. Ces pays deviennent ainsi de plus en plus dépendant des Etats-Unis pour leurs Défense, et deviennent, à leur corps défendant, un important potentiel de vote aligné sur les Etats-Unis dans les processus européens.

Pourtant, l’Union Européenne a la possibilité de concentrer une partie de son action pour traiter ce problème, de manière simple et efficace. En intégrant le retour sur investissement fiscal sur sol européen dans le périmètre des prestations européennes, l’UE pourrait organiser un programme d’équipement des pays européens répondant à ces critères (faible PIB, mauvais rapport équipement/militaire), en proposant un financement sur 20 ans des équipements fabriqués en Europe à plus de 75%, et abondés à hauteur de 35% par le pays (ou les pays fabricants) sur la base des retours sur investissements liés à l’exécution du programme, et un abondement de 15% de l’UE elle-même. A des fins d’équités, les pays ne répondant pas aux critères bénéficieraient également de l’abattement de 35%, mais d’un abondement de 5% uniquement de l’UE.

Cette mesure favoriserait les entreprises européennes alors qu’aujourd’hui, ce sont les entreprises américaines qui remportent de nombreux succès eu Europe.

Ainsi, selon ce modèle, un avion comme un mirage 2000 neuf, modernisé au niveau des appareils de catégorie équivalente comme le Gripen ou le F16, qui couterait donc 35 à 40 m€ l’unité, pourrait être proposé à ces pays pour 2 millions d’Euro par an par appareil, entretien inclus. A ce tarif, des pays comme la Lettonie pourraient disposer d’un escadron de 15 appareil et assurer eux-mêmes leur défense aérienne.

Un tel modèle permettrait également de déduire 40 à 50% des investissements en matière d’équipement de Défense des décomptes en matière de dette publique, permettant à tous les pays européens d’augmenter jusqu’à 50% leurs budgets consacrés à l’acquisition des équipements de Défense, pour peu qu’ils soient conçus et fabriqués en Europe.

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