La Grande-Bretagne pourrait réviser à la baisse ses commandes de F-35

- Publicité -

Le Secrétaire à la Défense britannique, David Williamson, a annoncé que le gouvernement étudiait la possibilité de renoncer à l’achat de 90 des 138 F-35que la Grande-Bretagne devait acquérir, pour les remplacer par des appareils « européens » aux couts moins élevés. Ce scénario sera étudié à l’occasion de la rédaction de la revue Stratégique de ‘l’industrie aéronautique de combat, dont le spectre sera de maintenir les compétences et les emplois de la filière au delà de 2050.

A cette annonce, l’écosystème F-35 s’est immédiatement mobilisé, « rappelant » que l’industrie britannique bénéficiât de compensation industrielle représentant 13 Md£ et de 19.000 à 25.000 emplois. La presse spécialisée s’est également mobilisée pour rappeler que le F-35 est un appareil très supérieur aux autres, ce qui en dit long sur l’indépendance des commentateurs de l’actualité Défense au Royaume-Uni.

La crise qui s’annonce au sein du gouvernement britannique au sujet du cout des F-35 démontre le besoin de disposer d’un modèle pour comprendre et pondérer les couts, mais également les retours économiques et fiscaux, liés à l’investissement de Défense. En effet, les chiffres annoncés par Lockheed, 13 Md£ d’investissements économiques estimés, et de 19 à 25 000 emplois, n’ont pas de valeur probante, car n’étant pas définis dans la durée, et dans un périmètre. En outre, personne ne connaît les effets économiques, sociaux et fiscaux d’une nouvelle commande de Typhoon en Grande-Bretagne, commande qui pourrait bénéficier de certaines synergies avec le choix de l’Allemagne de remplacer ses Tornado par le même appareil …

- Publicité -

Il faut rappeler que l’US Air Force elle même envisage de réduire de prés de 500 unités ses commandes de F-35 si les prix ne baissaient pas, et plus particulièrement les prix de maintenance, qui peuvent être estimés aujourd’hui à plus de 60.000$ par heure de vol, soit 3 à 4 fois le cout pour un Typhoon ou un Rafale. 

Avec l’Italie qui pourrait également sortir du programme F-35 du fait de l’opposition des partis politiques vainqueurs des élections, l’Allemagne qui semble ferme pour résister aux sirènes de Lockheed, le Japon qui demande à Lockheed de concevoir un nouvel appareil, la Turquie qui pourrait être mise sous embargo, et même Israël qui annonce privilégier la commande de nouveaux F-15 à celle de F-35, le magnifique château de cartes F-35 risque bien de s’effondrer sous le poids de ses coûts pharaoniques et des visées hégémoniques trop visibles de l’administration Trump.

Cette annonce intervient également alors que le gouvernement britannique semble vouloir transformer le programme de drone de combat franco-britannique en collaboration technologique, visant à développer des briques élémentaires pour le développement de drones furtifs, alors que la France propose à la Belgique de rejoindre le programme SCAF, et que l’Allemagne semble déterminée à remplacer ses Tornado par des Typhoon probablement épaulés par l’UCAV franco-allemand.

- Publicité -

A la différence du programme F-35, les projets franco-allemands s’inscrivent dans la durée, et visent à construire non seulement un chasseur de nouvelle génération, mais un système global de combat aérien intégrant ces chasseurs et ceux de génération plus ancienne, des drones de combat et de reconnaissance, avec l’ensemble des recherches en matière de matériaux, moteurs, radars, communication, optronique, Intelligence artificielle et fusion de données qui vont avec. Le gouvernement Britannique, et Bae avec lui, ne manquent pas de se rendre compte que ce programme est bien plus ambitieux à moyen et long terme pour l’industrie de Défense, que l’offset consenti par les Etats-Unis.

En tout état de causes, le couple franco-allemand serait bien avisé de se montrer bienveillant envers la Grande-Bretagne dans la démarche qu’elle pourrait entamer, et préparer un scénario de travail intégrant rapidement d’autres partenaires majeurs, comme l’Italie, voir l’Espagne, tout en conservant un pilotage stricte et opérationnel du projet, en limitant les interactions politiques au minimum nécessaire.

- Publicité -

Pour Aller plus loin

RESEAUX SOCIAUX

Derniers Articles