Alors qu’il s’exprimait sur les difficultés que rencontre l’ALAT pour maintenir un parc d’hélicoptères de combat Tigre suffisant aux vues des besoins opérationnels, le général Charles Beaudouin, sous-chef Plan de l’armée de Terre, est revenu sur un épisode peu connu du début de vie laborieux de cet appareil.
En effet, de 2005 à 2012, soit durant les 7 premières années d’entrée en service de l’hélicoptère d’Airbus, les autorités allemandes se sont opposées à la signature d’un contrat de maintenance cadre avec l’industriel, estimant les conditions trop défavorables. En d’autres termes, pendant ces 7 années, les besoins en terme de pièces détachées et de maintenance industrielle ont du être traitées au cas par cas par l’Alat, ce qui, évidemment, est loin de représenter une solution efficace pour garantir un taux de disponibilité correcte de l’appareil.
Le Général Beaudouin a part ailleurs insisté sur le besoin de trouver un nouvel accord avec Airbus Helicoptersafin d’amener l’industriel à « partager le risque » et à « l’intégrer au résultat », en d’autres termes, à le payer « au résultat » et non au forfait.
Les paradigmes du « toujours moins chers » ayant servi de cadre à la conception de nombreux contrats lié au MCO des appareils français doivent, en effet, céder la place à des considérations alliant performances financières et qualitatives.
Quoiqu’il en soit, l’exemple de l’impact d’une décision allemande sur les capacités opérationnelles de nos forces doit également être intégré aux négociations actuelles au sujet des partenariats européens en cours dans le domaine de la Défense, que ce soit avec l’Allemagne, l’Italie ou le Royaume-Unis. Les évolutions de la situation sécuritaire internationale ne peuvent plus se satisfaire d’une approche imparfaite mettant en balance les capacités opérationnelles de nos armées.