La classe Type055 représente le futur de la composante forte de la marine chinoise dans le domaine de la guerre de surface haute intensité. Ces navires, jaugeant 13.000 tonnes, et emportant pas moins de 124 VLS dont 110 VLS longs, sont les plus imposants bâtiments de surface combattant conçu par la Chine, et les mieux armés. Même face aux derniers destroyers A.Burke américains, ou aux destroyers Kongo et Atago japonais, les Type 055 apparaissent comme des géants de mers, ne cédant qu’aux 2 croiseurs de la classe Kirov de la Marine Russe.
Pour l’heure, 5 destroyers Type 055 sont en cours de construction. Le premier a été lancé il y a presque un an jour pour jour, le second au printemps, et les troisièmes et quatrièmes unités ont été lancés simultanément le 3 juin. Les deux dernières unités devraient, quand à elles, être lancées à la fin de l’année prochaine.
Si aujourd’hui, seuls 6 Type 055 ont été officiellement commandés, il est plus que probable que des commandes supplémentaires interviendront dans le futur. Le Type 055 ayant une production électrique élevée, il est probable que les unités suivantes seront dotées de canon de type Rail Gun, et devront entrer en service à horizon 2025. Il est utile de rappeler que, conjointement au Type 055, les chantiers navals chinois produisent les destroyers anti-aériens Type 052D de 7500 tonnes et 64 VLS longs, les frégates Type 054A (apparition probable d’une nouvelle classe sous peu), et des corvettes type 056A. Dans la doctrine navale chinoise, pour l’heure essentiellement axée vers la protection des zones stratégiques chinoises en mer de Chine, le long de la route de la Soie, et, bien entendu, autour de Taïwan, ces unités navales de faible tonnage, mais bien armées, permettent de renforcer très sensiblement la puissance de feu disponible tout en multipliant les points de présence et d’appuis, de sorte à repousser au plus loin les porte-avions américains, et donc de limiter leurs capacités d’action.
En 6 mois, les chantiers chinois auront donc lancé 14 navires de surface (dont 3 destroyers type 055) pour un total de presque 100.000 tonnes, ¼ du tonnage total de la Marine Nationale,
Pour autant, la flotte de surface ne perçoit que la moitié des crédits alloués au renforcement de la flotte chinoise, estimée à 106 Md$ en 2018 et 2023, l’autre moitié étant dédié à la flotte sous-marine. Les informations sur les lancements de sous-marins destinés à l’APL sont très parcellaires, mais on estime qu’à horizon 2025, la Marine chinoise disposera de 25 à 30 sous-marins nucléaires d’attaque (contre 14 aujourd’hui, 4 en 2000), 75 sous-marins d’attaque conventionnels (contre 57 aujourd’hui, 38 en 2008), et 12 SNLE (contre 8 aujourd’hui, 1 en 2000).
Ce n’est certainement pas avec une frégate de surveillance ou un PHM que la Marine Nationale pourra peser dans cette zone, ni s’opposer aux prétentions chinoises dans le Pacifique, l’Océan Indien, et bientôt dans le golfe persique et le long des cotes africaines.
Dans l’hypothèse d’un conflit impliquant Chine et Russie, la flotte américaine, et une part très importante de son aviation, devront être déployées pour contenir la puissance navale chinoise. Dans ces conditions, que restera-t-il pour s’opposer aux sous-marins et bombardiers à long rayon d’action russes cherchant à entraver le renforcement des forces de l’OTAN ?