Les avions de détection aérienne avancée, connu sur l’acronyme AWACS, ont été des outils indispensables de la puissance aérienne de l’OTAN depuis les années 70. Capables de détecter les appareils adverses à grande distance, même lorsqu’ils volent en trajectoire rasante pour utiliser le masquage terrain, ils peuvent diriger les appareils alliés pour effectuer les interceptions dans les meilleures conditions, et optimiser les ressources disponibles.
Deux appareils sont symboliques dans ce domaine : le E-2 Hawkeye qui équipe la marine américaine et française, mais également les forces d’autodéfense japonaises, et les forces aériennes israéliennes, et l’E-3 Sentry, l’Awacs de l’OTAN et de plusieurs pays alliés des Etats-Unis. Ces appareils arrivent en fin de vie, et la question de leur remplacement se pose. Parmi les offres, l’E-7 Wedgetail semble avoir toutes les qualités nécessaires, et le Royaume-Unis s’y intéresse.
La Russie et la Chine ont eux aussi développé leurs propres awacs, comme le Il-50 Mainstay russe, ou les KJ-500/600 chinois. Mais surtout, ces deux pays ont développé des stratégies et des équipements destinés à éliminer les awacs adverses du ciel dès le début du conflit. Ainsi, la Russie a développé les missiles KS-172 et surtout R-37, dont la portée peut atteindre 400 km, propulsé par un statoréacteur, et spécialement conçu pour éliminer les Awacs et ravitailleurs de l’OTAN. La Chine, elle, a développé le missile PL15, dont la portée atteindrait également 400 km.
Emportés par des appareils furtifs, comme le Su-57 ou le J-20, ou plus simplement par des appareils discrets, comme peut l’être le Rafale, la portée du missile est alors très supérieure à la portée de détection des avions de détection. Or, contrairement à un bombardier stratégique ou un ravitailleur, un avion de détection aérienne avancé ne peut être passif electromagnétiquement parlant, car sa fonction première est de porter un radar, par définition actif.
C’est la raison pour laquelle le concept même d’Awacs peut être amené à disparaître, dans sa forme actuelle, à plus ou moins court terme, et tout cas des spectres d’emploi haute intensité.
Pour les remplacer, militaires et industriels travaillent sur une détection maillée déportée, réalisée par des drones et des avions furtifs, échangeant leurs informations en réseau de sorte à proposer une carte du ciel global, mais disposant d’une manœuvrabilité suffisante pour éviter les missiles longues portés, et d’une discrétion suffisante pour ne pas être engagés sans pouvoir répliquer.
C’est bien là la seule vertu effective du F-35, qui ne justifie cependant pas son tarif exorbitant.