Après le SOSNA hier, c’est au tour du système anti-aérien moyenne portée BUK-M3d’être présenté au salon Army-2018, qui se tient cette semaine dans la région de Moscou. Le BUK, de triste réputation puisqu’impliqué dans la destruction du vol MH17, est employé par les forces russes depuis le début des années 80. Il remplaçait des systèmes SA-6 Gainful qui firent leurs preuves lors de la guerre du Kippour en surprenant l’aviation israélienne et en détruisant en 2 jours 1/4 de sa flotte aérienne.
Comme son ainé, le BUK M2 identifié par l’OTAN comme SA-17 Grizzly, le M3 est un système mobile sur véhicule chenillé, destiné à protéger les unités russes au contact et dans la profondeur. Avec une portée de 75 km et un plafond de 35.000 m, le BUK M3 se positionne entre les systèmes de déni d’accès, comme le S-400, et les systèmes de protection rapprochée, comme les systèmes TOR et SOSNA, dans le respect du plus pure style de défense multicouche de la doctrine russe.
Traditionnellement, une batterie BUK, composée de 4 véhicules disposant de 24 missiles et de 2 radars de contrôles de tir PESA, assure la protection à l’échelle d’une brigade, ou d’un bataillon renforcé.
Comme l’ensemble des nouveaux systèmes de la défense antiaérienne russe, le BUK M3 est conçu pour échanger des données avec les autres systèmes, notamment le S-400 Antey, lui permettant d’étendre et d’optimiser ses capacités de détection et d’intervention.
Enfin, les capacités anti-missiles du BUK M3 ont été renforcées, lui permettant d’intercepter des missiles balistiques de courte portée à une distance atteignant 45 km, renforçant de fait les systèmes S-300 et les futurs S-500 dans cette mission.
La production de masse du BUK M3 aurait débuté en 2016 selon plusieurs sources, et les premières batteries ont commencé à remplacer les Buk M1 (OTAN SA-11 Gadfly).