La Corée se positionne sur le marché des sous-marins AIP

- Publicité -

Il n’aura fallut que 2 générations de sous-marins construits sous licences, les 9 type 209 et les 9 type 2014 acquis après de l’Allemagne, pour que les chantiers navals sud-coréens aient assimilé l’ensemble des technologies nécessaires pour développer leurs propres sous-marins à propulsion conventionnelle AIP, une technologie permettant au submersible de rester plusieurs semaines en plongée.

Ce 14 septembre, le premier exemplaire de la classe « Dosan Ahn Chang-ho », ou KS-III, a été lancé par les chantiers navals Daewoo à Okpo. Le bâtiment, long de 83 mètres et jaugeant 3500 tonnes en plongée, emportera des torpilles lourdes, des missiles antinavires et 10 missiles de croisière Hyunmoo-3, qui transporte 500 kg d’explosifs jusqu’à 1500 km, avec un guidage mixte GPS/Inertiel et radar/infrarouge en mode terminal.

Ainsi, les 9 sous-marins KS-III seront parmi les sous-marins à propulsion conventionnelle les plus puissamment armés de ce théâtre d’opération, comparable aux excellents Soryu japonais (13 unités prévus) et ne cédant qu’aux 12 Shortfin Barracuda Australiens construits avec le français Naval Group.

- Publicité -

Toutefois, avec son prix unitaire de 900 m$, le nouveau sous-marin coréen se positionne comme un très sérieux concurrent pour les productions européennes, et les autorités de Séoul ont l’ambition de rentabiliser rapidement leur investissement en proposant ce submersible performant et bon marché à ses voisins asiatiques. 

Ainsi, en à peine plus de 30 ans, les industriels européens auront réussi la performance de s’être créé pas moins de 5 concurrents majeurs dans le domaine de l’armement technologique : Turquie, Corée du Sud, Israël, Brésil, et Inde. A cela s’ajoute la Chine et la Russie, qui auront très largement bénéficiés des technologies et licences européennes pour combler leur retard technologique et devenir, aujourd’hui, des adversaires très performants.

Au delà des considérations purement commerciales et économiques qui sont, et seront encore d’avantages dans le temps, liées à la perte de marchés à l’exportation, c’est l’ensemble de l’industrie de Défense Européenne qui est aujourd’hui menacée par cette situation. Car, en France comme partout en Europe, toutes les industries de Défense dépendent des exportations pour leur survis. En acceptant d’exporter des technologies aussi sensibles que celle des sous-marins, des avions de combat, hélicoptères, missiles, radar ou sonar, les européens auront eux-mêmes précipité leur propre chute. 

- Publicité -

Pour faire face à ce qui se profile dans les années à venir, les industries de défense n’ont d’autres choix que de dépendre d’abord et avant tout sur le marché intérieur européen, malheureusement sévèrement parasité par les Etats-Unis. Il sera donc indispensable, pour préserver la capacité à tendre vers l’autonomie stratégique, d’augmenter les crédits d’équipement domestique, et les méthodes de commercialisation en Europe comme à l’export. Faute de quoi, ce sera toute la BITD européenne qui périclitera.

- Publicité -

Pour Aller plus loin

RESEAUX SOCIAUX

Derniers Articles