Les performances de l’industrie de défense navale chinoise ne sont plus à démontrer aujourd’hui, si ce n’est auprès de quelques irréductibles persuadés que les bâtiments chinois ne sont que de pâles copies de leurs homologues occidentaux et russes.
Alors que le second porte-avions chinois, identifié Type 001A, vient d’effectuer sa deuxième sortie à la mer, une 53eme corvette type 056Avient d’être lancée par les chantiers navals Hudong-Zhonghua, amenant à 9 le nombre de lancement de bâtiment de ce type cette année. Sur la même période, ce sont 18 bâtiments qui auront été lancé, dont 3 destroyers Type 055, et le 6eme bâtiment de débarquement(LPD) de Type 071. Coté mise en service, ce sont également 4 destroyers, type 052D cette fois, 3 frégates, 3 corvettes et le sistership Type 071 qui auront d’ores-et-déjà été admis, parmi 15 bâtiments de surface lancés.
Nous remarquons d’ailleurs que 4 destroyers, 3 frégates et 3 corvettes correspond, a peu de chose prêt, à 50% de la flotte de surface combattante française en 2030, avec 10 destroyers, 5 frégates et 6 frégates de surveillance (assimilables à des corvettes).
Si ce rythme industriel est désormais connu et documenté, on parle beaucoup moins de l’extraordinaire effort en matière de formation et de validation des savoir-faire de la Marine Chinoise. En effet, sur ces 15 bâtiments livrés à l’armée populaire de libération, seuls 3 remplacent des bâtiments devenus obsolètes. Il aura donc fallut constituer 12 équipages ayant les compétences techniques et militaires pour mettre en œuvre des navires modernes, ainsi que les moyens aéronavals qui vont avec. C’est d’autant plus remarquable que la Marine Chinoise ne s’est que très peu appuyée sur des transferts de compétence issus de ses partenaires alliés. La Marine Russe, par exemple, a très peu interagit avec son homologue chinoise durant cette phase de transformation et de croissance profonde.
Difficile, dans ces conditions, de penser que cet effort intense soit appelé à être modulé lorsque la puissance atteinte sera suffisante pour protéger et contrôler la route de la Soie, qui devrait arriver dans moins de 10 ans à ce rythme.