Les bureaux dโรฉtudes du chantier naval chinois CSOC ont prรฉsentรฉ lors du salon de Dรฉfense AAD 2018 de Durban en Afrique du Sud la maquette dโun drone de combat naval nommรฉ JARI. Long de 15 mรจtres et jaugeant seulement 20 tonnes, le JARI est รฉquipรฉ dโun canon rรฉtractable de 30mm et de 8 silos verticaux pour missiles antiaรฉriens, ainsi que de 2 torpilles lรฉgรจres. Contrรดlรฉ par liaison satellite, le drone peut atteindre la vitesse de 42 nลuds et dispose dโun rayon dโaction de 900 km.
Contrairement aux drones aรฉriens, dont lโautonomie est limitรฉe ร quelques dizaines dโheures, un drone naval ne dรฉpense que peu dโรฉnergie pour naviguer ร vitesse de croisiรจre, permettant dโeffectuer de longues patrouilles. En outre, ils peuvent รชtre particuliรจrement discrets, et emporter une multitude de dispositifs de dรฉtection allant du radar au sonar, comme des systรจmes passifs de dรฉtection infrarouge ou de dรฉtection et de brouillage des signaux รฉlectroniques.
Pouvant รชtre contrรดlรฉs de la terre ou รชtre dรฉployรฉs et contrรดlรฉs par des navires comme autant de proxy de dรฉtection et dโaction distant, le potentiel des drones de combat naval ouvre, de fait, de nombreuses perspectives, tant dans le domaine de la surveillance que du dรฉni dโaccรจs, ou du combat coopรฉratif.
Dans ce domaine comme pour lโensemble des drones militaires, la recherche chinoise semble aujourdโhui avoir non seulement rattrapรฉ, mais dรฉpassรฉ lโindustrie occidentale. Un prototype du JARI serait, en effet, dโores-et-dรฉjร en phase de test, bien que, pour lโheure, aucune commande de la Marine chinoise nโait รฉtรฉ annoncรฉe.
Reste que, dans le cas particulier de la France, qui dispose de la seconde Zone Economique Exclusive mondiale, mais dont les ressources financiรจres et humaines sont limitรฉes, le drone de combat naval constituerait un parfait aillรฉ pour les frรฉgates de surveillance et les futurs patrouilleurs outre-mer qui doivent surveiller des zones maritimes trรจs รฉtendues. Ils permettraient รฉgalement de renforcer lโescorte des bรขtiments majeurs, comme le porte-avions Charles de gaulle, ou les BPC franรงais. Le drone de combat naval pourrait bien reprรฉsenter une รฉvolution de choix pour les 3 chantiers navals spรฉcialisรฉs dans les unitรฉs militaires de faible tonnage (Kership, CMN et OCEA) dont lโactivitรฉ risque fort de se tendre avec lโarrivรฉe des offres chinoises ou turques.
Une commande sous forme de Proof of Concept de drones de combat capables dโรฉpauler les frรฉgates de surveillance pour les zones outre-mers par la Marine Nationale pourraient bien sโavรฉrer รชtre un investissement trรจs pertinent ร moyen terme pour lโindustrie navale franรงaise, et dont les retombรฉes fiscales pourraient largement excรฉder les sommes investies.