Durant les années 70 et jusque dans les années 90, les missiles anti-chars franco-allemands Milan et HOT étaient plébiscités par les armées mondiales. Malheureusement, dans les années 2000, MBDA n’a pas su convaincre les gouvernements des deux pays de la nécessité de poursuivre l’effort, et de nouveaux acteurs, dont l’Israélien Rafael, se sont positionnés sur le marché.
Le missile MMP annonce la renaissance de cette dynamique française dans le domaine des armes antichars d’infanterie. Capable d’engager des cibles à plus de 5 km, avec un système de guidage performant permettant des tirs masqués tout en gardant l’homme dans la boucle, le MMP est aujourd’hui un des missiles les plus performants sur son segment, et les premiers missiles et postes de tirs ont été livrés cette année aux forces françaises.
Les performances de ce nouveau missile ne sont pas passées inaperçue pour la Marine Nationale, qui vient de mener, avec MBDA, une campagne d’essais du missile à partir de plates-formes navales, notamment à partir de RHIB ECUME (embarcation souple rapide pour commando) qui équipent les bâtiments français comme les FREMM et les futurs FTI.
Ainsi équipés, le RHIB peuvent engager des cibles terrestres comme des cibles navales légères, comme des patrouilleurs ou des corvettes légères. La portée du MMP est en effet supérieure à celle des canons de 30 ou 40 mm qui équipent souvent ces types de bâtiment. Le profil de vol et d’attaque plongeante du MMP, associé à sa charge creuse de 2 kg en tandem, peuvent mettre hors de combat, voir couler, un bâtiment léger.
Ainsi, le MMP s’intègrera parfaitement dans la gamme des capacités de réponses de la Marine, avec l’ANL (Antinavire Leger) qui équipera prochainement les hélicoptères navals, et l’Exocet MM40 Block III, en attendant le Futur Missile Antinavire / Futur Missile de Croisière franco-britannique.