Le grand bon en avant de l’artillerie est en cours

S’il est un domaine en pleine mutation aujourd’hui, dans le combat aéroterrestre, c’est bien celui de l’artillerie, et les avancées en cours sont aussi importante que les premiers tirs indirects mis en œuvre par l’armée allemande en 1890. 

Il faut bien le reconnaître, l’artillerie a été le parent pauvre du combat terrestre depuis la seconde guerre mondiale. A l’exception des radars de détection de contre-batterie, et de l’amélioration de la précision relative du feu, les évolutions dans ce domaine furent relativement insignifiantes jusqu’à l’émergence des munitions guidées.

En effet, c’est avec l’arrivé du guidage par GPS ou par Laser que l’artillerie a enfin pu s’affranchir des limites de précision balistique, et étendre sa portée.

C’est durant les années 90 qu’apparurent les premières munitions guidées, permettant enfin d’accroitre la portée des tirs sans perdre en précision. Mais ce n’est qu’au cours des dernières années qu’un grand virage a été entamé, essentiellement sous la pression de la Russie, très performante dans ce domaine. En effet, les automoteurs russes de 152 mm 2S35 Koalitsiya sont désormais capables d’atteindre des cibles à plus de 70 km de distancepar guidage GLONASS. 

Mais la portée, et la précision, ne sont plus les deux seules clés de l’artillerie moderne. Plus que jamais, la mobilité est devenu un facteur clé. La précision et la vitesse de mise en œuvre des systèmes de contre-batteries imposent désormais aux unités d’artillerie d’avoir un délai minimum entre la mise en batterie, le feu, et l’évacuation de la zone de tir. C’est cette mobilité qui a prévalue à la conception du CAESAR de Nexter, un canon automoteur qui fait l’admiration de nombreux observateurs, que ce soit en Europe de l’Est comme au Levant, ou il est intensément utilisé dans le cadre de l’opération Chammal. Cette mobilité a même permis la mise en œuvre de nouvelles tactiques, comme celle du raid d’artillerie, les canons français pénétrant le dispositif adverse pour détruire dans la profondeur des infrastructures ou des cibles hors de portée depuis la ligne de front, puis effectuent un replis expéditif vers la protection alliée.

Alors que l’artillerie retrouve aujourd’hui un rôle déterminant dans les stratégies militaires terrestres, on ne peut s’empêcher de noter l’immense écart de moyens entre les forces russes, et chinoises, et les forces occidentales, dans ce domaine précis. A titre d’exemple, il y a moins de systèmes d’artillerie automoteurs dans l’armée française qu’il n’y en a dans une seule division blindée russe. 

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