En 2018, l’industrie navale chinoise aura lancé plus de 20 bâtiments de surface, dont 5 destroyers, autant de frégates, et 7 corvettes, ainsi que, estime-t-on, 4 sous-marins dont 2 à propulsion nucléaire. Ce rythme de production est appelé à se pérenniser puisque les mises sur cales laissent penser que les lancements pour les années à venir seront sensiblement équivalents en nombre, si pas en nature.
Sur 30 ans, soit la durée de vie moyenne d’un bâtiment de guerre aujourd’hui, cela représente une flotte de 600 bâtiments de surface, et de 120 sous-marins.
Aux bâtiments chinois devront s’ajouter les nouveaux bâtiments russes, soit une flotte de 120 à 150 bâtiments de surface et de 50 à 60 sous-marins, alors que les principaux chantiers navals russes achèveront leurs efforts de modernisation d’ici 2020, leur permettant de reprendre la construction de bâtiments de haute mer, comme les destroyers Lider ou les frégates lourdes 22350M.
C’est précisément ce calcul qu’on fait les chercheurs de la fondation Heritage, pour appeler les autorités américaines à ne pas viser une flotte de 355 bâtiments, mais de 400 navires, à horizon 2039. Il s’agit d’une augmentation de presque 35% vis-à-vis des 290 bâtiments en service aujourd’hui dans l’US Navy.
Le rapport de la fondation préconise la construction d’un 13eme porte-avions nucléaires, d’une vingtaine de bâtiments de combat de surface, de 7 bâtiments amphibies, et de 22 bâtiments logistiques. Il fait notamment suite aux annonces du Naval Sea Lift Command, selon lesquelles les Etats-Unis seraient aujourd’hui dans l’incapacité de soutenir un pont logistique vers l’Europe si un conflit venait à éclater, et que l’US Navy serait elle dans l’incapacité d’escorter les quelques bâtiments logistiques si elle devait être engagée conjointement contre la Marine Chinoise.
Ce rapport s’inscrit dans un ensemble de déclaration montrant que l’aura d’invulnérabilité qui entourait les forces américaines pendant presque 30 ans s’est désormais largement fissurée, et que le Pentagone prenait très au sérieux les forces chinoises et russes, qu’ils envisagent désormais comme des alliés réciproques.