jeudi, novembre 7, 2024

La Russie a-t-elle brouillé les signaux GPS pendant l’exercice Trident Juncture 2018

Alors que l’exercice de l’OTAN Trident Juncture 2018 se déroule du 25 Octobre au 23 Novembre 2018 principale en Norvège, les autorités finlandaises ont révélé que les signaux GPS étaient brouilléssur une grande partie de son territoire et de son espace aérien, comme le norvégien.

Tous les regards se portent donc sur le voisin russe, que l’on sait disposer des équipements nécessaires pour un tel brouillage, et qui a montré à plusieurs reprises, qu’il était prêt à perturber le bon déroulement de cet exercice, en organisant des exercices à tirs réels dans les zones concomitantes.

A l’automne 2017, lors de l’exercice russe Zapad qui se déroulait en Biélorussie et à proximité des frontières finlandaises, des phénomènes similaires  avaient été révélés.

Depuis, de nombreux programmes furent lancés visant à permettre aux forces, et à leurs munitions, de fonctionner en environnement brouillé. En effet, aujourd’hui, un grand nombre de missiles, obus et bombes guidées utilisent la technologie GPS, et un brouillage pourrait les rendre inutilisable. 

Si le brouillage GPS cause d’ores-et-déjà de nombreux problèmes, c’est toute la dépendance des équipements et des forces aux connexions électromagnétiques qui pose aujourd’hui problème. En effet, si les satellites de reconnaissance, de communications cryptées, ou de géolocalisation, apportent des atouts très importants aujourd’hui pour les forces armées, cette même dépendance s’avère être un risque important dès lors que l’on envisage des scénarii de combat majeur.

Ainsi, la Russie comme la Chine investissement massivement tant dans les systèmes de brouillage très performants, que dans les armes antisatellites. Le S-500 russe disposera, selon les autorités russes, d’une capacité d’interception des satellites en orbite basse, alors que des satellites seraient utilisés pour gêner, et pourquoi pas détruire, les satellites hors de portée des systèmes Sol-Air.

Qui plus est, chaque satellite détruit génèrera un nombre important de débris, faisant peser une menace de plus en plus importante sur les autres satellites évoluant à des altitudes similaires, au fur et à mesure des destructions. 

Il est donc plus que probable que, dans l’hypothèse d’un conflit entre grandes nations technologiques, les premières victimes soient les satellites qui, aujourd’hui, sont indispensables aux communications et au contrôle de nombreux systèmes, en particulier les drones de reconnaissance et de combat.

Outre la formation des officiers et des militaires et le retour à des systèmes ne pouvant être brouillés, comme le fameux triptyque carte, boussole et chronomètre,  Il conviendra de développer des solutions technologiques pour maintenir une capacité avancée des systèmes, comme le recours à des micro-satellites, les communications à évasion de fréquence, ou des réseaux à faible atomicité.

Quoiqu’il en soit, la problématique de la dépendance aux satellites est désormais adressée par tous les Etats-Majors, et des solutions alternatives ne devraient pas tarder à entrer en service.

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