Fin du traité INF, Suite … Comme nous l’avions envisagé hier, la Russie va développer dans des délais très courts une version terrestre hypersonique du missile de croisière naval Kalibr. C’est en substance la déclaration faite par le ministre de la Défense, Sergei Choigou, qui a annoncé que le nouveau missile serait développé sur la période 2019-2020.
A noter toutefois que le missile Kalibr, aujourd’hui, n’est pas hypersonique. Le missile, dont la portée varie de 300 à 2500 km selon les versions, a une vitesse de croisière subsonique, et une vitesse supersonique en phase terminale. Le terme « missile de croisière hypersonique » est donc très probablement un abus de langage, le missile n’ayant pas la capacité à maintenir une vitesse supersonique sur l’ensemble de la durée du vol.
S’il est possible d’augmenter la vitesse terminale au delà de mach 5 (seuil hypersonique), l’augmentation de la vitesse de vol engendrerait une réduction très importante de la portée, ainsi que de nombreux problèmes concernant la navigation et le contrôle du missile.
A noter que la France, qui dispose du missile de croisière naval MdCN, pourrait également, dans des délais relativement courts, concevoir une version déployée à partir d’un lanceur terrestre. En revanche, contrairement au Kalibr, le MdCN n’est pas conçu pour pouvoir emporter de charge nucléaire si besoin, ce volet étant réservé au missile ASMPA déployés par les Rafales de l’Armée de l’Air, et par les missiles M53 déployés par les SNLE de la Marine.