Après avoir posé la question de l’extension de la dissuasion française à la protection de l’Europe en fin de semaine dernière, Wolfgang Ishinger, ancien ambassadeur allemand à Washington, et organisateur de la Conférence annuelle sur la sécurité de Munich, a une fois de plus posé les bases d’une réflexion sur la capacité militaire effective européenne, et son déclassement rapidement face à des pays comme la Chine et la Russie. Et de prédire que ce déclassement militaire entrainera irrémédiablement un déclassement global de l’Union comme de ses membres, voir un délitement larvé en faveur d’alliés plus puissants, les Etats-Unis pour ne pas les citer.
Comme le déclare M Ishinger, « L’Europe ne peut pas continuer à se construire en espérant que tous ses voisins soient pacifistes ». Et, le fait est, à l’exception de quelques pays très notables, comme la Pologne, la Roumanie et les Pays Baltes face à la menace Russe, ou la Grèce face au réarmement turque, l’Europe reste globalement dans une approche très minimaliste en matière de Défense, ne faisant reposer ses capacités défensives que sur le soutien US et la capacité dissuasive de l’arme nucléaire Française, Britannique et des quelques combes B61 de l’OTAN, sans construire de véritables forces capables de s’opposer aux menaces avérées.