Après le risque Brexit, Airbus fait face au risque allemand

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La position allemande face aux exportations de systèmes d’armes vers l’Arabie Saoudite suite à l’affaire Khashoggi pose de sérieux problèmes à l’ensemble de la BITD européenne, déjà fragilisée par les possibles conséquences d’un BREXIT dure et l’instrumentalisation de la réglementation ITAR par l’administration et l’industrie US.

Outre le consortium eurofighter et le missilier MBDA, dont la vente de 48 avions de combat Typhoon et de missiles Météor est bloquée par l’intransigeance du gouvernement allemand, c’est au tour d’Airbus qui, par la voit de son président Tom Enders, a annoncé qu’il entamerait la « dé-germanisation » de certains de ses produits, comme par exemple l’avion de transport C-295. Selon ses déclarations, d’autres appareils seraient en train de subir le même processus, notamment des hélicoptères bloqués à l’exportation en raison d’un très petit nombre de composants produits en Allemagne.

En dépit des accords signés avec la France au sujet d’une limite de l’applicabilité d’un embargo allemand en deçà de 20% de composants produits en Allemagne pour un équipement donné, c’est avant tout un problème de politique interne qui est à l’œuvre en Allemagne aujourd’hui. Par nature contraint par des alliances gouvernementales, le gouvernement allemand est l’objet d’une certaine forme de radicalisation des positions de chaque partie de gouvernement, de sorte à exister dans la politique du pays. Ainsi, le SPD, allié de la CDU d’Angela Merkel, s’arque-boute de plus en plus sur des positions « antimilitaristes », refusant ainsi l’augmentation déjà modérée à 1,5% du PIB d’ici 2025 de l’effort de Défense du pays, et est le plus féroce adversaire de la levée de l’embargo contre l’Arabie Saoudite.

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La solution pour se prémunir contre les conséquences potentiellement catastrophiques de la versatilité allemande dans ce domaine, tout en maintenant l’ambition d’une importante coopération industrielle à l’échelle européenne, ne réside pas dans des accords entre états largement soumis à appréciations et contenant leurs propres sujets de discorde, mais par une approche conceptuelle modulaire des équipements, permettant à chaque acteur de faire valoir ses positions politiques aux yeux de son opinion publique, sans entraver l’exécution d’un contrat considéré comme stratégique pour son ou ses partenaires, ne partageant pas la même lecture des évènements et de la réponse à y apporter.

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