Les Forces Spéciales américaines font pression sur l’US Air Force

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Le commandement des forces spéciales américaines est très peu satisfait du report annoncé du programme LAA[efn_note]Light Attack Aircraft[/efn_note] par l’US Air Force. En janvier 2019, suite aux évolutions rapides des situations géopolitiques dans le monde laissant craindre la recrudescence de conflits de haute intensité, le commandement des forces aériennes US faisait savoir que le programme LAA était reporté sans donner de dates ultérieures, considérant que les crédits devaient être concentrés sur l’acquisition d’appareils plus performants, comme le F35.

Or, si l’US Air Force prépare aujourd’hui les guerres de demain, le SOCOM[efn_note]Special Operation COmmandant[/efn_note] a un besoin immédiat des capacités que devaient apporter ce programme, notamment celles de pouvoir apporter un appuis feu rapproché aux forces engagés sur des théâtres de faible et moyenne intensité. En effet, un appareil leger, comme le A29, peut rester beaucoup plus longtemps au dessus de la zone d’engagement qu’un chasseur moderne, devant être ravitaillé toutes les heures, pour maintenir la même position. En outre, les couts d’utilisation sont beaucoup plus réduits, permettant de disposer, à cout égal, de plus de capacité de soutien dans la durée.

L’US Air Force estime, pour sa part, que ce type de besoin devrait être traité par l’utilisation combiné de drones, de voilures tournantes et d’avions de combat, de sorte à optimiser la polyvalence de son arsenal, plutôt que de le spécialiser, un avion d’attaque léger n’aurait que très peu d’utilité dans un conflit de haute intensité.

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Cette opposition n’est pas sans rappeler celle de l’US Air Force avec l’US Army, au sujet des avions de soutien aérien rapproché. L’armée US souhaite maintenir une flotte de chasseurs bombardiers A10 pour soutenir les forces au sol, alors que l’Air Force veut absolument s’en débarrasser au profit du F35. Comme pour le cas de l’avion d’attaque léger, l’USAF estime que le A10 n’aura, dans un conflit haute intensité moderne, aucune utilité, tant il serait vulnérable aux systèmes sol-air modernes. Mais, a contrario, ni un F16, ni un F35, n’ont une puissance de feu comparable à celle du A10, puissance de feu qui fut mainte fois salutaire aux forces de l’US Army, en Irak comme en Afghanistan.

Par ailleurs, si l’Air Force n’est guère enthousiaste à l’idée de conserver ses flottes de soutien aérien rapproché, qu’elles soient équipées de A10 ou d’A29, elle l’est encore moins à l’idée de transférer cette responsabilité à l’US Army, ou au SOCOM. Il ne s’agit, là, d’aucune considération tactique ou technologique, mais de considérations purement politiques, celles-là même qui ont condamné le programme AH-56 Cheyenne, un appareil qui avait 20 années d’avance sur les technologies en cours dans les années 70, mais dont les performances, notamment de vitesses, menaçaient l’hégémonie de l’Air Force sur les appareils à voilure fixe.

On comprend, dès lors, les efforts déployés par l’US Army pour son programme FVL[efn_note]Futur Vertical Lift[/efn_note], et notamment pour disposer de voilures tournantes disposants de performances comparables a celles d’avions de combat léger destinés au soutien aérien rapproché.

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