Les forces russes disposent aujourd’hui d’un parc de 3500 chars de combat en ligne, composé de T72, T80 et T90, lui conférant un avantage numérique certain sur les forces européennes. Plus de 50% de ces blindés sont désormais des standards modernisés, T72B3M et T80BVM, équipés de nouveaux moteurs, nouveaux blindages et nouveaux organes de visée, de sorte à amener ces chars au plus prêt des standards occidentaux, comme le Leopard 2 A6 allemand ou le Leclerc français. Aux 150 T72/80 modernisés chaque année, s’ajouteront désormais une cinquantaine de T90M, ultime version de la série T72.
Comme les T72B3M, le T90M a reçu une nouveau blindage réactif Relkit sur la caisse et la tourelle, augmentant la protection du char contre les charges creuses. Son nouveau moteur de 1000 cv S92S2 propulse ce char de 48 tonnes à une vitesse de 60 km/h sur route, et lui confère une distance franchissable de 550 km. Coté optronique, le T90M reçoit une nouvelle camera thermique dérivée de la Catherine de Thales, et le chef de char dispose désormais d’un écran présentant les données recueillies sur le champs de bataille, dont tout blindé moderne se doit de disposer. Enfin, il est équipé d’un nouveau canon, le canon lisse 2A46M-4 de 125mm à chargement automatique, pouvant tirer différents types d’obus et le missile anti-char Refleks, identifié par l’OTAN comme AT-11 Sniper B, d’une portée de 5000m.
Les modifications apportées au T90M en font un char puissant, bien qu’inférieur à ses homologues européens. Son entrée en service a plus pour objectif de maintenir une forme d’homogénéité dans les unités cuirassées russes, en attendant l’arrivée du T14 Armata, dont tout porte à croire qu’il sera effectivement supérieur aux chars européens de la génération du Leclerc et du Léopard 2. Les premières unités équipées de T14 devraient être opérationnelles en 2020 ou 2021, bien que l’on ignore si l’état-major privilégie la constitution de régiments/bataillons entièrement équipés de ce char, ou si dans un premier temps, celui-ci sera reparti dans les unités cuirassés existantes, de sorte à disposer d’une compagnie de rupture équipées de chars lourds, et épaulée par 3 compagnies de T72/80/90. Alors que l’atomicité des unités de combat se réduit avec l’arrivée des systèmes de gestion du champs de bataille, cette dernière hypothèse serait loin d’être la plus improbable, ni la moins efficace.