Alors que l’US Air Force vient de communiquer sur l‘accord de prix concernant le lot 13 du chasseur de Lockheed-Martin, le site d’information américain « Defense News » publie une série d’articles concernants de graves défaillances rencontrées par les F35 en unités opérationnelles, ajoutant aux doutes sur le réel niveau de performances et de fiabilité de l’appareil, et ce alors que les Etats-Unis font preuve d’une intense campagne commerciale en Europe, et notamment en Europe de l’Est, pour placer son appareil.
Ainsi, l’explosion d’un train au décollage peut entrainer une panne hydraulique totale, rendant l’appareil quasiment incontrôlable. Le problème a été corrigé sur les F35C de l’US Navy, pour qui il représentait un danger incompatible avec l’utilisation sur porte-avions. Mais les versions A et B, celles effectivement exportées, le problème n’est ni traité, ni en passe de l’être.
Ce même F35B, la version à décollage et atterrissage vertical du programme, serait incapable de maintenir une poussée suffisante pour assurer la sustentation de l’aéronef lorsque la température au sol s’élève, facteur ayant entrainé plusieurs atterrissages « durs » ces derniers mois. (Est-ce la raison ayant amené Israel à se désintéresser de cet appareil ?)
L’avion de Lockheed a également a plusieurs reprises blessé son pilote, en modifiant très rapidement la pression à l’interieur du Cockpit, entrainant des blessures barotraumatismes au niveau des oreilles et des sinus des pilotes.
Plus dangereux, l’appareil semble avoir un comportement dangereux dès lors que l’incidence dépasse les 20°. Or, le vol à forte incidence intervient généralement en phase critique, s’est à dure durant les phases d’atterrissage et de décollage, et en combat aérien.
Enfin, le revêtement de l’appareil, assurant une part significative de sa furtivité, semble se détériorer très rapidement lorsque l’avion vole à haute altitude en vitesse supersonique. Or, c’est précisément ce que l’on attend d’un appareil assurant les missions de défense aérienne, mission qui incombe à toutes les forces aériennes. Rappelons que le F35, malgré son moteur F135, n’est pas en mesure de maintenir un régime de super-croisière, permettant à l’aéronef de maintenir une vitesse supersonique sans recourir à la post-combustion. Le régime supersonique consomme donc beaucoup plus de carburant sur F35 que sur les autres appareils modernes, comme le F22, le Typhoon ou le Rafale, reluisant d’autant son rayon d’action, déjà faible.
Les éléments mis au jour par Défense News font écho à ceux identifiés l’année dernière par la GAO, la cours des comptes américaines, très critique envers le programme, ainsi qu’au rapport publié par le Think Tank POGO en juillet 2018, listant un nombre impressionnant de défaillances, et dénonçant une gestion cavalière de ces défaillances par le programme, comme le déclassement de certaines défaillances identifiées et non corrigées, de sorte à apurer la liste des défaillances jugées critiques.
La correction de ces défaillances, pour peu qu’elles puissent toutes être corrigées, va venir s’ajouter au cout déjà très élevé de la maintenance évolutive des appareils livrés, elle même s’ajoutant aux couts de maintien en condition opérationnelle 3 fois plus élevé que celle du Rafale ou du Gripen. En effet, si le prix du F35A va effectivement passer sous la barre des 80m$, chaque appareil devra, dans les quelques années à venir, subir une mise à niveau pour atteindre le standard Block 4, pour un cout estimé à 20 m$ par appareil. Cette facture supplémentaire, évidemment passée sous silence par Lockheed comme par l’US Air Force dans leurs communications, n’est pas une exception, mais semble devenir la règle pour le programme.
Déjà, en 2017, la facture permettant aux 100 premiers appareils livrés, facturés chacun plus de 120 m$ pour les porter au standard Block 3f, premier standard « opérationnel » du programme, atteignait les 65m$ par aéronefs, un montant si élevé que l’US Air Force hésitait à effectuer cette mise à jour. Sachant qu’aujourd’hui le passage au block 4 ajouterait 20 m$ à ces 65m$, les premiers F35, portés au standard Block 4, auront atteint le prix record de 205 m$, le prix de 3 Rafale au standard F4, et de presque 4 Gripen E/F ! En tenant compte des surcouts de maintenance opérationnelle, le F35A reste donc, malgré les prix annoncés, 3 fois plus chers que les avions européens.