S’il est un domaine dans lequel les forces aériennes, et plus particulièrement européenne, ont perdu en capacité, c’est bel et bien dans la suppression des radars adverses. En France, les dernières unités de l’armée de l’air disposant de missiles antiradar MARTEL sur mirage IIIE et Jaguar, perdirent cette capacité en 1999, sans qu’aucun programme de remplacement n’ai été lancé. La Luftwaffe, équipée de Tornado, conserva ce savoir-faire, en s’équipant de missile HARM AGM-88, missions qu’ils continuent d’assurer aujourd’hui. Jusqu’ici équipés de AGM-88B Block IIIB, les avions allemands, dont on ignore s’il s’agira de Tornado, de Typhoon, ou de F/A 18 Super Hornet, pourront désormais emporter la dernière version de ce missile entrée en service initialement en 1985, l’AGM-88E, disposant d’un autodirecteur intégrant un radar millimétrique capable d’identifier les materiels à leur forme, avec la capacité de hiérarchiser les cibles.
Dans la compétition qui oppose désormais le Typhoon d’Eurofighter et Airbus DS, et le F/A18 Super Hornet de Boeing, pour le remplacement des Tornados allemands, la mission de suppression des radars adverses est largement soulignée, laissant même penser qu’une version guerre électronique de l’appareil, quelqu’il soit, pourrait être envisagé. Une approche qui n’est pas sans rappeler celle faite dans cet article, qui présentait une analyse sur le besoin d’un avion de guerre électronique et anti-radar pour les forces aériennes françaises, ainsi que la façon de le financer. Car cette capacité fait cruellement défaut aux appareils français, même si les armes comme la bombe guidée A2SM permettent, théoriquement, de détruire des systèmes radars lorsqu’elles sont alimentées par le SPECTRA du Rafale.