La Roumanie commande 5 F16 supplémentaires auprés du Portugal

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Les autorités roumaines ont annoncé qu’elles avaient inscrit le financement au budget de l’Etat pour commander 5 F16 block 15+ d’occasion auprés du Portugal, en sus des 12 déjà acquis en 2013 auprés de ce même pays. Une provision de 638 m€ a été faite pour financer cette acquisition, destinée à remplacer les Mig21 toujours en service dans les forces aériennes roumaines. Ces mêmes autorités ont également annoncé vouloir acquérir 36 F16 d’occasion supplémentaires dans les prochaines années, en provenance des Etats-Unis et des pays européens, pour porter sa flotte à plus de 50 avions de combat. En outre, Bucarest, avec Athènes et Varsovie, a rejoint l’initiative américaine pour acquérir, dans les années à venir, des avions F35A de 5eme génération.

De part sa position stratégique sur la Mer Noire, et ses frontières avec la Moldavie et l’Ukraine, la Roumanie fait l’objet désormais d’une grande attention de la part des stratèges de l’OTAN, qui y ont déployé des appareils de combat supplémentaires pour assurer la protection du flanc sud de l’Alliance Atlantique. Le pays a, par ailleurs, engagé de nombreux programmes de modernisation de ses forces armées, avec l’acquisition du systeme américain Patriot PAC3 de défense anti-aérienne, des lances-roquettes HIMARS, et la semaine dernière, 4 corvettes Gowind 2500 et la modernisation de ses 2 frégates Type 22 auprés du français Naval Group.

A l’autre bout du continent, on peut s’interroger sur l’avenir de la force aérienne portugaise, qui aura cédé 40% de ses F16 en service, et qui n’a pas, pour l’heure, annoncé de programme de modernisation de son parc aérien.

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Mig21 roumanie Alliances militaires | Analyses Défense | Aviation de chasse
Les forces aériennes Roumaines disposent encore de 2 escadrons de MIG21 soviétiques (24 appareils)

Pour des pays ayant le PIB de la Roumanie (190 Md€) ou du Portugal (200 Md€), il est inconcevable de pouvoir constituer une force aérienne d’appareils comme le F35 ou le Typhoon, dont les couts d’exploitation dépassent largement les budgets disponibles. Or, en dehors du Gripen suédois, l’Europe n’a aucune solution à proposer à ces pays, devant se tourner vers des appareils de seconde main, ou le sempiternel F16 modifié évolué et encore modifié.

Il n’y a, en Europe, que 5 pays dont le PIB dépasse les 1000 Md€ (Allemagne, France, Grande Bretagne, Italie et Espagne) capables de s’équiper effectivement de ces appareils, 11 pays ayant un PIB entre 200 et 1000 Md€ (Autriche, Belgique, Danemark, Grèce, Ireland, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Rep.Tcheque, Roumanie, Suède) qui doivent réduire, parfois très sensiblement, leur parc pour pouvoir s’équiper de F35, Typhoon ou Rafale, 6 pays au PIB entre 50 et 200 Md€ (Bulgarie, Croatie, Finlande, Hongrie, Lituanie, Slovaquie) pour qui cela devient très difficile de financer une force aérienne moderne suffisante, et 5 ayant un PIB inférieur à 50 Md€ (Chypre, Estonie, Lettonie, Slovaquie et Malte) pour qui l’acquisition d’avions de combat est très problématique. La construction de l’Europe de La Défense ne pourra se faire sans que les pays en pointe de la BITD Européenne, ne se concentrent que sur leurs propres besoins, au risque de voir ces pays privilégier les solutions, et moyens de financement, en provenance d’outre-Atlantique, comme c’est le cas aujourd’hui.

N’oublions pas que, très souvent, les Etats-Unis accompagnent leurs propositions d’acquisition d’une aide directe prélevée sur des fonds dédiés au financement de la présence américaine en Europe. Ainsi, lorsque la Grèce commanda la modernisation de 80 de F16 au standard Block70+ pour 1,6 Md$, les autorités américaines ont accompagné l’offre d’une aide de 600 m$ qui, évidemment, a permis de précipiter la prise de décision. Nul doute que l’offre concernant les F35 en Pologne, Grèce et Roumanie, s’accompagne d’une aide comparable. Car les autorités américaines savent pertinemment que, sur une commande de 1 Md$ passée par un pays européen à sa BITD, les finances publiques vont récupérer 500 m$ de taxes et impôts, alors que ce marché garanti un marché de 100 m$ par an, lui même générant 50 m$ de recettes. En 10 ans, les finances publiques américaines auront donc récupéré 1 Md$ de recettes budgétaires sur l’application de ce contrat. Ils peuvent, dés lors, s’autoriser un financement de 375 m$ pour sécuriser ce contrat, les emplois qui vont avec, et l’influence politique qu’il engendre.

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Un calcul que nous, français, serions bien inspirés de reproduire pour reprendre la main sur le marché européen…

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