La ficelle était un peu grosse … Ce week-end, les autorités iraniennes avaient annoncé avoir porté assistance à un pétrolier effectuant des liaisons régulières vers Abu Dhabi, le MT Riah, un bâtiment de 65 mètres navigant sous pavillon panaméen. Le pétrolier avait cessé d’émettre sa position et ne répondait plus aux appels radios, lorsque l’agence de presse iranienne annonça qu’une mission d’assistance avait été lancé suite à un appel de détresse du navire. Appel de détresse qu’étonnement, personne d’autre à par les autorités portuaires iraniennes n’avait reçu.
Aujourd’hui, la télévision d’Etat iranienne a annoncé qu’un pétrolier étranger et ses 12 membres d’équipage avait été intercepté par les forces navales des gardiens de la révolution, alors que celui-ci « passait en contrebande du pétrole par les eaux territoriales iraniennes ». Le lien avec le MT Riah est évidemment trivial.
Cette annonce fait suite aux menaces de rétribution faites par les autorités iraniennes à l’encontre des bâtiments de commerce britanniques transitant par le détroit d’Ormuz, après que les Royal Marines aient intercepté le super-pétrolier iranien « Grace 1 » au comportement très suspect alors qu’il passait le détroit de Gibraltar. La frégate HMS Montrose présente à proximité du Detroit d’Ormuz avait déjà dû intervenir il y a quelques jours pour tenir à distance des patrouilleurs armés appartenant aux gardiens de la révolution qui tentaient d’accoster le pétrolier British Heritage dans le même détroit. La Grande-Bretagne a, en retour, décidé de renforcer son dispositif naval sur place en envoyant sur place le destroyer Type 45 HMS Duncan.
Intercepter un petit pétrolier local apparait comme un moyen pour les autorités iraniennes de tenter de maintenir un rapport de force dans la zone, sans franchir le seuil du casus belli que constituerait une attaque sur un navire britannique, américain ou européen. Cela peut toutefois inciter les membres de l’Alliance Sunnite à renforcer leur dispositif naval, ce qui augmenterait, sans le moindre doute, les risques d’affrontements et d’escalade. Ensemble, les marines saoudiennes, des Emirats Arabes Unis et d’Oman alignent 7 frégates et une vingtaine de corvettes modernes, soit une force comparable en nombre mais plus moderne que la flotte iranienne qui, en revanche, dispose de sous-marins dont 3 Kilo russes.