Lancement du destroyer Haguro : la Marine japonaise continue son renforcement massif

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Le destroyer « Haguro », deuxième unité de la classe Maya, a été lancé le 17 juillet par les chantiers navals JMU (Japan Maritime United), à proximité de la ville de Yokohama. Jaugeant plus de 10.000 tonnes pour 170 mètres de long, le Haguro est une version nippone des destroyer lourds Arleigh Burke Flight III américain. Le Haguro, comme son sister-ship le Maya, son équipé du système AEGIS, et de 96 silos de lancement verticaux emportant des missiles antiaériens SM2ER, anti-missiles SM3 et SM6, et de missiles torpilles ASROC, auxquels s’ajoutent 8 lanceurs pour missiles anti-navires Type 17, 2 lance-torpilles triples, 2 CIWS Phalanx et 1 canon de 127mm. Le bâtiment emporte un sonar à profondeur variable en plus de son sonar de coque, un radar SPY-1D de grande puissance, et met en oeuvre un hélicoptère SH-60K. Dans les faits, le Haguro ne cede en puissance de feu qu’aux croiseurs Ticonderoga de l’US Navy, aux Type 055 chinois, et à un éventuel Kirov russe.

Le Haguro est le 8ème et dernier destroyer Aegis japonais de la famille Kongo construit à ce jour. Cette famille, proche des Arleigh Burke américains, comprend la classe Kongo (9500 tonnes) avec 4 unités lancées entre 1994 et 1998, la classe Atago (10.000 tonnes) avec 2 unités entrées en service en 2007, et la classe Maya, auquel il appartient, et dont la première unité a été lancée l’année dernière. Ces destroyers lourds marquent une profonde transformation de la force navale des forces d’auto-défense nippones, qui, à partir de 1990, entreprirent d’augmenter la puissance de feu, la jauge et le nombre de ses bâtiments.

LHD japonais de la classe Izumo qui emportera des F35B dans le futur Analyses Défense | Budgets des armées et effort de Défense | Constructions Navales militaires
Les LHD de la classe Izumo seront dotés de F35B

Et aujourd’hui, la Marine Japonaise est objectivement la 3ème Marine la plus puissante au monde, faisant jeu égale avec la Marine Russe, derrière les marines Américaines et chinoises, notamment grâce à sa composante de bâtiments de surface combattants forte de 26 destroyers et frégates, 16 corvettes et 30 chasseurs de Mines, auxquels s’ajoutent 4 LHD et 19 sous-marins d’attaque. Cette flotte est soutenue par plus de 80 avions de patrouille maritime P3 et P1, 130 hélicoptères, et, prochainement, de 40 F15B destinés à équiper les 2 destroyers porte-hélicoptères de la classe Izumo.

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Cette modernisation n’est pas destinée à marquer le pas, d’autant que la Chine continue de faire croitre sa force navale et aérienne à un rythme très important, lançant entre 130.000 et 180.000 tonnes de bâtiments militaires chaque année. Ainsi, le futur de la marine japonaise repose sur deux programmes concomitants :

  • le programme 30DX, destiné à remplacer les destroyers légers de la classe Abukama et Asagiri, sera le plus prolifique, avec 22 frégates de de 130 mètres et 5500 tonnes prévues pour entrer en service à partir de 2022. A l’image dune FDI française, les 30DX seront équipés de 16 silos de lancement pour missiles anti-aériens à longue portée Type 03 et 8 missiles anti-navires Type 17 auxquels s’ajoutent un systeme d’auto protection à courte portée Sea-RAM (24 missiles), 2 tubes lance-torpilles, et un canon e 127 mm. Les bâtiments seront équipés d’un radar OPY-2 AESA, et d’un sonar d’étrave couplé à un sonar à profondeur variable, pour les missions ASM, ainsi qu’un hélicoptère ASM SH60K.
  • Le programme 33DD, sont destinés eux à remplacer les destroyers d’escortes, et de renforcer les destroyers de la classe Asahi. Le modèle définitif n’est pour l’heure pas arrêté, mais les bâtiments mettront l’accent sur La Défense anti-aérienne et sur une architecture très furtive. La première unité doit entrer en service en 2024.
Maquette du programme 30DX Analyses Défense | Budgets des armées et effort de Défense | Constructions Navales militaires
Maquette du programme 30DX de frégates multi-missions nippones

En 2030, les forces navales japonaises aligneront une flotte hauturière composée de 8 destroyers lourds, 12 destroyers d’escortes et 26 frégates, soit plus de 3 fois la flotte française ou britannique de même type, épaulée par par 20 sous-marins de type Soryu et advanced Soryu, des submersibles de 4000 à 5000 tonnes en plongée, et aux performances proches de celle d’un sous-marin nucléaire d’attaque, là encore, 3 fois supérieure à la flotte de sous-marins française (6 SNA classe Suffren) ou britanniques (7 SNA classe Astute).

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