La parution du Journal Officiel de ce 18 juillet 2019 a vu la nomination du général de Division aérienne du corps des officiers mécaniciens de l’air Didier Tisseyre, actuel adjoint du général Olivier Bonnet de Paillerets, au poste d’officier général « commandant de la cyberdéfense ».
Ce dernier, successeur du premier officier général du COMCYBER, le vice-amiral Arnaud Coustillière, se voit élevé au rang de général de Division par décret.
L’occasion pour nous de revenir sur ce commandement à part au sein du ministère des Armées.
L’officier général « commandant de la cyberdéfense » voit ses attributions précisées par le Code de la Défense. Celles-ci, sont directement déléguées par le chef d’état-major des armées : « Dans le domaine de la conduite de la défense des systèmes d’information du ministère de la défense […] le chef d’état-major des armées est responsable de la surveillance de ces systèmes d’information et de la mise en œuvre des mesures de défense les concernant. Il coordonne son action avec l’autorité nationale de défense des systèmes d’information ».
C’est l’officier général commandant de la cyberdéfense qui peut mettre en œuvre les dispositions de neutralisation et de riposte prévues par le code de la Défense, dans les conditions fixées par le Premier ministre. À ce titre, il est responsable de la conception, de la planification et de la conduite des opérations militaires de cyberdéfense sous l’autorité du sous-chef d’état-major « opérations ».
Dans le cadre de l’exercice de sa fonction, l’officier général commandant de la cyberdéfense « s’appuie sur des unités spécialisées en cyberdéfense appartenant aux armées et aux organismes interarmées sur lesquelles il exerce une autorité fonctionnelle ».
Crée par le décret du 4 mai 2017, le COMCYBER poursuit une courbe ascendante en termes de moyens humains. Sur l’exercice de la Loi de Programmation Militaire 2014-2019, les effectifs ont doublé pour atteindre 3 200 de personnes; avec la nouvelle LPM 2019-2025, c’est près de 1500 nouveaux « combattants cyber » qui seront affecté au COMCYBER, portant ce nombre à plus de 4000 dans le cadre du programme « Ambition 2030 ».
Dans un contexte où les bélligérances se font de plus en plus pressante, nul doute que le général Tisseyre aura fort à faire dans le cadre de ses nouvelles fonctions.
Jean Lebougre
Spécialiste Cyberwarfare