Le prรฉsident Trump n’est pas ร un artifice prรฉs. Pour justifier son vรฉto prรฉsidentiel sur l’interdiction votรฉe par le congrรจs, interdisant l’exportation d’armements vers l’Arabie saoudite, le prรฉsident a fait falloir le caractรจre d’urgence dans le golfe persique et le besoin de dรฉployer des forces directement en Arabie saoudite. Il a aussi, accrochez-vous …. non accrochez-vous mieux ! il a dรฉclarรฉ que ces commandes devaient รชtre honorรฉes pour ne pas mettre ร mal les partenaires europรฉens de l’industrie de Dรฉfense US qui participent aux diffรฉrents รฉquipements concernรฉs, comme le Royaume-Unis, l’Irlande, et la France….
Aprรจs avoir entravรฉ l’exรฉcution de plusieurs contrats d’exportation de l’industrie de Dรฉfense franรงaise avec une utilisation trรจs abusive de la rรฉglementation ITAR, donc une commande supplรฉmentaire de Rafale รฉquipรฉs de missiles SCALP-EG pour l’Egypte, voilร que le prรฉsident amรฉricain se prรฉsente comme un parangon de l’รฉquitรฉ industrielle ….
Le Capitol avait rejetรฉ l’autorisation d’exportation de plusieurs รฉquipements amรฉricains vers Ryad suite ร l’affaire Jamal Khashoggi, ce journaliste saoudien assassinรฉ par les services secrets du pays au sein du consulat saoudien d’Ankara, et suite aux nombreux rapports sur les pertes civiles consรฉquences de l’intervention de l’Arabie saoudite et de sas alliรฉs au Yemen, pour contrer la rรฉbellion Houti soutenue et armรฉe par Tรฉhรฉran dans le Pays.

Ce vรฉto, mรชme si mal justifiรฉ, permet au prรฉsident de poursuivre les livraisons d’armes vers Ryad et ses alliรฉs, dans un contexte qui, aujourd’hui, dรฉpasse trรจs largement le cadre yรฉmรฉnite. Le regain de tensions entre les Etats-Unis et Tรฉhรฉran, auquel s’ajoute celles entre l’Europe et l’Iran sur fond de guerre des tankers, laissent craindre un possible embrasement de la rรฉgion, d’autant que Tรฉhรฉran a annoncรฉ poursuivre l’enrichissement d’uranium au delร des limites fixรฉes par les traitรฉs internationaux qui sont, il est vrais, largement mis ร mal par le retrait des Etats-Unis. Or, cette annonce ajoute ร l’instabilitรฉ, en mettant en alerte notamment Jerusalem, pour qui l’hypothรจse de laisser l’Iran disposer des รฉlรฉments nรฉcessaires ร la construction d’une tรชte nuclรฉaire est inacceptable, et qui a, de fait, annoncรฉ prendre des mesures adaptรฉes pour agir s’il le faut.
Or, en cas d’embrasement, les Etats-Unis, comme les europรฉens, pourraient avoir grand besoin des bases aรฉriennes situรฉes en Arabie saoudite, les bases รฉmirati et Qatari รฉtant trop proches de l’Iran, et donc trรจs vulnรฉrables aux trรจs nombreux missiles sol-sol dont dispose le pays. Rappelons que 25% du pรฉtrole europรฉen transit par le dรฉtroit d’Ormuz, et qu’une rupture de l’approvisionnement pourrait avoir des effets trรจs importants sur l’รฉconomie du continent.