Depuis 2 ans, l’US Army consacre un important budget pour reconstituer ses capacités de défense anti-aérienne rapprochée, et notamment pour intercepter obus, roquettes, missiles et drones qui pourraient viser ses forces, par l’intermédiaire du programme IFPC, pour Indirects Fires Protection Capability system. Piloté par l’intermédiaire du Rapid Capabilities and Critical Technologies Office (RCCTO), ce programme évolue rapidement. Ainsi, là ou, il y a encore quelques mois, l’US Army visait la construction d’un système laser de 100 Kw transportable identifié comme le programme High Energy Laser Tactical Vehicle Demonstrator, ou HEL TVD, cette étape a finalement été purement et simplement annulée il y a quelques semaines, pour aller directement vers un laser de 250 à 300 Kw, aux capacités d’interception largement accrue.
L’US Army ne compte pas se satisfaire du couple IM-SHORAD et HEL pour assurer la protection de ses forces. Elle développe, en parallèle, et toujours sous l’égide du RCCTO, un programme d’arme à micro-ondes destinée à éliminer, avant tout, les essaims de drones. Les armes micro-ondes émettent une impulsion Electro-magnétique sur la gamme de fréquences 300 MHz- 300 GHz, capable de détruire les systèmes électroniques non protégés à proximité, à l’instar d’une arme à impulsion électro-magnétique. Cette technologie semble donc en effet indiquée pour éliminer des systèmes électroniques légers évoluant de façon groupée et à proximité du dispositif, comme ce serait le cas d’un essaim de drones. En revanche, la portée des systèmes de ce type est relativement courte, la puissance Electro-magnétique délivrée diminuant avec le carré de la distance. En outre, l’arme n’est pas discriminante, et tous les systèmes électroniques non protégés, ennemis ou alliés, présent dans la zone d’effet, seront endommagés.
Les informations sur ce programme sont toutefois très limitées. On ignore ainsi la puissance du dispositif, donc sa protée théorique, la source d’énergie qui l’alimente, son vecteur et donc sa mobilité, ni même sa date d’entrée en service. Toutefois, l’objectif annoncé est de developper un démonstrateur pour 2022, soit dans un délais cohérent avec les programmes laser en cours. En outre, comme pour les lasers à haute énergie, l’US Army s’est rapprochée de l’US Air force pour mettre en commun leurs efforts dans le domaine, cette dernière assurant le developpement, l’US Army participant au financement et à la construction des prototypes.
Les armes à énergie dirigée sont, avec les systèmes hypersoniques, les deux developpements prioritaires du RCCTO, qui a abandonné ou suspendu le developpement de prés d’une centaine de programmes secondaires pour y consacrer son énergie et ses ressources. Il s’agit d’un profond changement de méthodes et d’objectifs, révélateurs de l’urgence de ces développements pour les armées américaines qui, de façon évidente, sont désormais engagées dans une préparation opérationnelle intense en vue d’un possible conflit avec une puissance technologique, pouvant intervenir dans des délais relativement proches.