Selon Deborah Haynes de Sky News, les autorités françaises auraient, depuis le début de la crise de tankers dans le Golfe Persique, de fédérer les nations européennes pour mettre en oeuvre une initiative navale européenne visant à sécuriser le trafic maritime dans la région. Ainsi, des consultations bilatérales auraient été menées par le ministère des affaires étrangères avec les chancelleries européennes, de sorte à pouvoir organiser une force navale indépendante de la coalition américaine présente dans le Golfe Persique, et ce avant même l’appel lancé il y a 3 semaines par Jeremy Hunt, alors ministre des affaires étrangères britanniques. Selon la journaliste, il est possible que des annonces soient faites en ce sens lors des rencontres du G7 à Biarritz du 24 au 26 aout 2019.
Cette information expliquerait la discrétion des européens sur la question depuis le début de la crise. Une initiative purement européenne, qui plus est menée par la France, permettrait en effet de se dissocier de la coalition américaine visant à mettre, selon les mots du président Trump, une pression maximale sur l’Iran, pour céder aux exigences de Washington. Dans les faits, ceci dit, il s’est exactement passé l’inverse, et les positions de Téhéran se sont au contraire radicalisées depuis le renforcement américain.
Mais si Paris et la majorités des capitales européennes soutiennent l’accord de 2015 avec l’Iran, cela n’obère pas le problème de moyen dont disposent les marines du vieux continent, pour déployer une force navale dans la durée, dans une environnement qui risque, à tout moment, de s’embraser. Pas question en effet d’envoyer des bâtiments n’ayant pas de réelles capacités défensives dans le Golfe, ou servi par des équipages n’ayant pas l’experience de ce type de missions à risque. Or, c’est précisément ce qui fait aujourd’hui défaut en Europe, d’autant que plusieurs marines alimentent déjà d’autres théâtres, en Méditerranée orientale, en Mer du Nord ou en Baltique.
Ceci dit, si Paris parvenait à mettre sur pied une telle opération, avec des moyens suffisants pour durer si nécessaire, cela constituerait un pas important de l’Europe vers l’idée d’Autonomie Stratégique, chère à la France.