La Norvège refuse le dĂ©ploiement du bouclier anti-missile de l’OTAN sur son sol

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Les autoritĂ©s norvĂ©giennes ont annoncĂ© qu’elles refusaient le dĂ©ploiement de systèmes de dĂ©tection et d’interception anti-missiles amĂ©ricains sur son sol, comme le demandait l’OTAN. En procĂ©dant ainsi, Oslo veut ne pas envenimer davantage les relations dĂ©jĂ  tendues avec Moscou, mĂŞme si cela devait froisser Washington.

Les autoritĂ©s norvĂ©giennes, qui sont en pleine rĂ©daction d’un nouveau Livre Blanc sur La DĂ©fense pour prendre en considĂ©ration le renforcement rapide des forces russes en Europe du Nord et dans l’Arctique, ont annoncĂ© cette semaine que le budget de La DĂ©fense augmenterait de 2, 4 Md de couronnes norvĂ©giennes, soit 240 millions d’Euro, la plus forte hausse du budget 2020, et ce pour financer les acquisitions nĂ©cessaires pour moderniser ses forces. Parallèlement, l’Etat-Major norvĂ©gien, commandĂ© par le gĂ©nĂ©ral Jakobson, a rendu ses recommandations pour orienter le prochain Livre blanc sur La DĂ©fense, en prĂ©conisant une forte augmentation des moyens materiels et humains, et notamment la crĂ©ation d’une seconde brigade combattante d’active au sein des forces terrestres.

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L’Etat-Major norvĂ©gien appelĂ© Ă  la crĂ©ation d’une seconde brigade de combat dans le pays

Oslo semble avoir pris le parti de ne renforcer que les forces qui seront assimilĂ©es par Moscou comme des forces conventionnelles, de sorte Ă  conserver un canal de discussion direct avec le Kremlin. En effet, lorsque le Danemark annonça l’acquisition de systèmes anti-missiles AEGIS pour Ă©quiper ses destroyers de la classe Iver Huitfeldt, les autoritĂ©s russes avaient immĂ©diatement pris des mesures de rĂ©torsion vis-Ă -vis du pays, et annoncĂ© que, dĂ©sormais, le Danemark Ă©tait parmi les cibles prioritaires des forces stratĂ©giques russes. Si, Ă©videmment, beaucoup de ces dĂ©clarations ne sont que des gesticulations diplomatiques, il apparait toutefois que la Norvège se dirige vers une politique de DĂ©fense plus indĂ©pendante, en gardant Ă  sa portĂ©e des axes de nĂ©gociations avec Moscou, une position bien plus proche de celle tenue traditionnellement par Paris que par Oslo.

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L’axe choisit par les autoritĂ©s norvĂ©giennes est interessant, car il correspond bien Ă  la vision actuelle qui prĂ©vaut au Kremlin. En effet, les autoritĂ©s russes ne montrent pas de rĂ©actions nĂ©gatives notables au renforcement des capacitĂ©s des forces conventionnelles de ses voisins, ni, d’ailleurs, face aux initiatives de dĂ©fense entre pays europĂ©ens. En revanche, dès lors que les sujets touchent les capacitĂ©s stratĂ©giques, comme les boucliers anti-missiles, ou le dĂ©ploiement de forces amĂ©ricaines, ses rĂ©actions sont beaucoup plus virulentes. De fait, en renforçant ses forces conventionnelles et en refusant le dĂ©ploiement du bouclier anti-missile amĂ©ricain, les dirigeants norvĂ©giens entendent montrer Ă  leurs homologues russes qu’ils ont compris les règles du jeu, et qu’ils s’y conforment.

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La rĂ©ponse russe au refus norvĂ©gien pourrait bien ouvrir des axes de nĂ©gociation entre les pays europĂ©ens et la Russie vis-Ă -vis de l’après traitĂ© INF

Il sera, dès lors, très interessant et instructif d’observer la rĂ©ponse faite par le prĂ©sident Poutine Ă  cette dĂ©cision lors des cĂ©lĂ©brations de la libĂ©ration de la pĂ©ninsule scandinave par les forces soviĂ©tiques, qui se tiendra dans quelques semaines. Selon, il pourrait s’agir d’un axe de nĂ©gociation interessant Ă  exploiter par les europĂ©ens suite Ă  la fin du traitĂ© INF, pour Ă©viter de voir Ă  nouveau se reproduire une situation semblable Ă  celle qui mena Ă  la crise des euromissiles en 1983, jugĂ©e par beaucoup comme la plus importante crise de la guerre froide avec celle de Cuba.

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