La marine royale australienne (Royal Australian Navy (RAN) est engagée dans un vaste plan de modernisation tous azimuts qui touche également ses capacités de guerre des mines. L’ensemble des bâtiments devaient être remplacé au sein du programme SEA 1180 portant la fourniture de 20 patrouilleurs qui accueilleraient des systèmes de mission modulaires dont un conçu pour la guerre des mines. Finalement, le gouvernement issu des élections de mai 2018 étudie de nouvelles options et devrait se décider au profit de l’une d’entre-elles à la fin de l’année 2019.
La Royal Australian Navy, afin d’assurer la liberté de navigation de le long des côtes australiennes et le libre accès jusqu’aux accès des ports, distingue deux grandes catégories de mines à devoir traiter : les mines à orin (0 à -300 mètres) à flottabilité positive attachées au fond par un dispositif de fixation (une chaîne et un poids). Elles servent principalement contre les bâtiments de surface. Et les mines de fonds qui sont à flottabilité négative et sont donc posées sur le plancher sous-marin et peuvent agir contre les bâtiments de surface (0 à -200 mètres) et sous-marins (0 à -300 mètres).
Le Programme SEA 1555
Les bâtiments de la classe Huon sont classés dans la nomenclature de la RAN en tant que chasseurs de mines côtiers. Ils sont issus de l’appel d’offres émis dans le cadre du programme SEA 1555 en 1993. Intermarine (Italie) et Australian Defence Industries étaient déclarés vainqueurs en 1994 avec une proposition bâtie sur les chasseurs de mines italiens de la classe ou sous-classe Gaeta qui sont eux-mêmes directement dérivés de la classe Lerici. La tête-de-série fut usinée en Italie tandis que les cinq bâtiments suivants furent mis sur cale en Australie. Tous les bâtiments furent construits entre 1994 et 2003.
La classe Huon comporte six unités que sont les HMAS Huon (1999), HMAS Hawkesbury (2000), HMAS Norman (2000), HMAS Gascoyne (2001), HMAS Diamantina (2002) et HMAS Yarra (2003). Il fut décidé en 2016 de placer en réserver les HMAS Hawkesbury (2000) et HMAS Norman (2000), réduisant le groupe à seulement quatre bâtiments opérationnels. L’âge moyen de ceux restants actifs est de 17,75 ans.
Ces chasseurs de mines côtiers reprennent l’ensemble des choix technologiques des années 1980 qui servent à renforcer la survivabilité d’ensemble d’un bâtiment ayant à s’approcher de la menace afin de pouvoir la traiter par l’entremise de ses robots téléopérés.
La coque est amagnétique, ici en fibre de verre, et est conçue pour fléchir vers son intérieur sans rompre face aux accélérations provoquées par les explosions. Dans cette optique, nombre d’installations du bord sont installés sur des berceaux suspendus afin d’améliorer la résistance aux explosions, ce qui participe aussi directement de la réduction de la signature acoustique des bâtiments qui a aussi fait l’objet d’une grande attention.
Le système de guerre des mines repose sur un sonar Type 2093M (Thales) balayant les fonds jusqu’à 1000 mètres sur l’avant du bâtiment porteur. Les contacts repérés par le sonar et classés comme possibles mines navales sont approchés par l’entremise de deux robots téléopérés (Remotely Operated Vehicle (ROV) Double Eagle Mk III/IV (SAAB) qui servent à l’identification et la neutralisation des mines.
Le Programme SEA 1180
Le livre blanc du ministère australien de la défense (Department of Defence white paper) intitulé Defending Australia in the Asia Pacific Century: Force 2030 publié en 2009 proposait le programme SEA 1180 fort de 20 patrouilleurs hauturiers devant rationaliser le remplacement de plusieurs classes de bâtiments : les patrouilleurs de la classe Armidale (13), des chasseurs de mines de la classe Huon (4 + 2 en réserve) et des bâtiments hydrographiques des classe Leeuwin (2) et Paluma (1).
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