samedi, décembre 7, 2024

La Russie prête à sous-traiter des éléments du Su57 en Inde, aux EAU ou en Turquie

A l’instar du F35 dont prés de 40% des éléments sont fabriqués par les partenaires de premier rang du programme, le président du géant russe de l’armement Rostec, Sergei Chemezov, a indiqué, à l’occasion du salon Dubaï Air Show, que sa société serait en négociation avec plusieurs pays pour sous-traiter la fabrication de composants constitutifs du Su57 à certains états, citant en priorité l’Inde, la Turquie, et plus surprenant, les Emirats Arabes Unis. Dans la même déclaration, Sergei Chemezov a également précisé que la Russie était prête à livrer le Su-35s et le Su57e à la Turquie, même si pour l’heure seule une offre concernant le Su35s a été officiellement faite.

L’objectif de Rostec est évidemment de sécuriser des commandes du Su57E, la version export de l’appareil, rapportant beaucoup plus à l’entreprise dans cette version qu’a destination des forces russes. Rappelons que selon le budget annoncé pour l’acquisition des premiers 76 Su57 commandés, l’appareil ne couterait aux forces russes que 31 m€, soit un prix moitié moins élevé que celui d’un F16 Block 70 Viper.

Su57 dedié au drone de combat Okhotnik Su70 Actualités Défense | Aviation de chasse | Construction aéronautique militaire
Les premiers Su57 de pré-série seront livrés aux forces aériennes russes avant la fin de l’année 2019

Ces annonces viennent tempérer celles faites par Dmitry Shugayev, le directeur de la cooperation technologique militaire russe, selon lequel la Russie ne livrera pas de Su57 à l’exportation, dans le cas précis à la Turquie, avant que les besoins domestiques auront été satisfaits. Il faut dire que les deux hommes ont des périmètres très différents, Dmitry Shugayev ayant pour fonction d’assurer la production industrielle russe à destination des forces armées, alors que Sergei Chemezov doit assurer le fonctionnement de la société Rostec.

Outre la Turquie, citer nommément l’Inde et les Emirats Arabes Unis comme possibles partenaires technologiques du programme Su57 interpelle. L’Inde, qui s’était retirée du programme FGFA en 2018, n’est officiellement pas en discussion avec Moscou au sujet du Su57, se concentrant désormais sur le programme AMCA de chasseur lourd de nouvelle génération de facture locale. Il est cependant possible que, conscient des délais importants que ce programme nécessitera, et de la menace croissante que représente le Pakistan et la Chine à ses frontières, l’acquisition d’une flotte limitée de Su57 de 5ème génération soit envisagée pour assurer l’intérim opérationnelle, dans l’attente des premiers appareils du programme national.

Su35s base syrie Actualités Défense | Aviation de chasse | Construction aéronautique militaire
Moscou associe souvent les négociations entourant le Su57 avec des négociations concernant le Su35s

Le cas des EAU est encore plus surprenant. Certes, Moscou a, à plusieurs reprises, fait état de négociations avec Dubaï concernant une possible acquisition de Su35s, information confirmée mais minimisée par les autorités émirati. Mais alors que les Etats-Unis semblent toujours maintenir leurs positions concernant le refus d’exporter le F35A aux monarchies arabes, privilégiant ouvertement la modernisation des flottes existantes de F15, F16 et F18, Moscou pourrait bien faire valoir une plus grande souplesse en matière d’exportation et de partenariats industriels, pour avancer ses pièces sur l’échiquier moyen-oriental, que ce soit les S400 en Arabie saoudite, ou le Su35s et le Su57 aux EAU.

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