jeudi, novembre 7, 2024

Les forces aériennes israéliennes ont frappé plusieurs dizaines de fois en Syrie

En réponse à l’attaque menée hiers contre son territoire, lorsque 4 roquettes avaient été tirées à partir de Syrie et furent interceptées par le système Iron Dôme, les forces aériennes israéliennes ont mené, à l’aube, une série d’attaques sur des cibles autours de Damas, en Syrie. Ces frappes visaient les forces iraniennes des Gardiens de la Revolution présentes sur place, considérées par Israël comme étant à l’origine des nombreuses attaques à la roquette dont l’Etat hébreux est la cible ces derniers mois, ainsi que des sites de défense anti-aérienne syriens. Le bilan est encore incertain, l’agence officielle syrienne SANA parlant de 2 victimes, plusieurs autres sources, dont l’observatoire syrien des droits de l’homme, faisant état de 11 tués, dont 7 iraniens. Selon les autorités israéliennes, cette attaque aurait été menée en « concertation » avec la Russie, et les cibles ou des personnels russes pouvaient être présents ont été évitées, comme les batteries de missiles S300 du régime Syrien.

La semaine dernière, Israël a subit une attaque massive à la roquette lancée par le Hezbollah libanais, et les forces iraniennes présentes en Syrie. Selon le décompte officiel, plus de 450 roquettes ont été tirées sur les villes et villages israéliens. Le système Iron Dome aurait détruit 80% des cibles « menaçantes » (soit 40% des roquettes tirées) selon les autorités israéliennes, mais plusieurs roquettes se sont abattues sur des zones d’habitation. En mesure de représailles, les forces israéliennes avaient mené des opérations dans la bande de Gaza, tuant 35 palestiniens, dont 25 ont été identifiés comme des terroristes par Jerusalem.

Iron Dome Intercepts Rockets from the Gaza Strip Actualités Défense | Aviation de chasse | Conflit Syrien
Le Système de protection Iron Dome aurait intercepté entre 80 et 90% des roquettes jugées dangereuses lors de l’attaque massive de la semaine dernière

L’Iran, et en particulier les gardiens de la révolution, ont joué un rôle important dans la défaite de l’Etat islamique en Irak et en Syrie. Selon les rapports, on estime les forces iraniennes présentes en Syrie entre 2500 et 7500, mais certaines estimations présentent des valeurs bien plus élevées. Selon l’ONU, les forces iraniennes auraient perdu plus de 2300 hommes en Syrie depuis 2015. Mais cette participation active à la défaite de Daesh, et surtout à la préservation du pouvoir de Bashar al Assad, s’est faite avec un prix, celui de pouvoir implanter des bases militaires sur le sol Syrien. Certains rapports israéliens ont ainsi observé des mouvements pouvant être liés à l’assemblage de missiles balistiques tactiques iraniens sur ces bases, entrainant l’intervention immédiate des forces israéliennes, et leur destruction.

Mais la présence de ces bases apportent surtout un soutien logistique important au Hezbollah chiite libanais, très actif contre Israël notamment dans les territoires occupés. Ainsi, le gouvernement israélien, pourtant plongé dans une profonde crise politique ces dernières semaines avec l’organisation probable de nouvelles élections législatives à venir, a désigné Téhéran comme le responsable et le commanditaire des attaques menées par le Hezbollah sur son territoire. En outre, détruisant des sites de défense anti-aérienne syriens, l’état hébreux signifie également qu’il est prêt à frapper ceux qui protègent ou accueillent ces responsables désignés, sans toutefois aller jusqu’à défier les forces russes.

F35 Adir israelien Actualités Défense | Aviation de chasse | Conflit Syrien
Les forces aériennes israéliennes s’entraineraient depuis plusieurs mois à mener des opérations de raids longue distance pour pouvoir frapper l’Iran si besoin

Il est interessant de constater que, comme dans le cas de l’attaque conjointe des forces américaines, britanniques et françaises en 2018 contre les installations chimiques de Damas, Moscou s’est tenue à l’écart de ces frappes, et n’a pas, semble-t-il, cherché à interférer, ni par ses moyens aériens, ni par ses moyens de défense anti-aériennes ou de guerre électronique. Rappelons également que le Kremlin a refusé de livrer des systèmes S400 ou des chasseurs Su30 à Téhéran, laissant penser qu’en dépit des discours d’unité du trio d’Astana (Russie, Turquie et Iran), la « coalition » ainsi formée reste très distendue, et très fragile. En outre, en ne protégeant pas les défenses aériennes syriennes, la Russie signifie également qu’elle n’a pas l’intention d’intervenir dans une opposition militaire qui ne la concerne pas, et qu’il revient à Damas de gérer son turbulent allié chiite.

Reste à voir quel sera, désormais, la réponse de Téhéran à ces frappes israéliennes. Traditionnellement, les autorités iraniennes préfèrent ne pas jouer l’escalade face à Jerusalem. Mais avec tensions sociales toujours plus fortes en Iran, la tentation d’engager le pays dans une confrontation militaire distante avec israël doit probablement être grande pour le régime. Et dans le cas d’un riposte iranienne appuyée, les autorités de l’Etat Hébreux pourraient elles-aussi être tentées de jouer la carte de la fermeté, en menant des raids aériens sur l’Iran, mission pour laquelle ses forces aériennes s’entrainent activement depuis plusieurs mois. Pour Israël comme pour l’Iran, la situation politique intérieure peut inciter à un recours précipité à des solutions plus radicales.

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