L’Ukraine veut acquérir des hélicoptères de combat américains AH-64 Apache

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Selon le site ukrainien ukrmilitary.com, Kiev envisagerait d’acquérir des hélicoptères de combat AH-64 Apache américain pour remplacer sa flotte de Mi-24 Hind datant de l’époque soviétique, dont la majorité des appareils sont immobilisés au sol par manque de pièces détachées depuis les embargos réciproques entre l’Ukraine et la Russie suite à l’invasion de la Crimée. Selon le site, des discussions avec Washington auraient déjà été engagées à ce sujet, s’inscrivant dans le cadre du programme d’assistance des Etats-Unis pour la modernisation des capacités de défense ukrainiennes.

Lors du début des opérations dans le Donbass, les hélicoptères ukrainiens, comme sa flotte d’avions de chasse et de transport, payèrent un lourd tribu face aux défenses anti-aériennes adverses, essentiellement des systèmes en service dans l’armée russe et transférés dans le Donbass de façon discrète, sous couvert de capture de ces équipements dans les arsenaux de l’armée ukrainienne. Ceci obligea les forces armées ukrainiennes à renoncer à l’utilisation de l’appui aérien qu’auraient pu fournir ses hélicoptères Mi-24, ainsi que ses avions Mig-29, Su-24 et Su-25.

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Les Mi24 Ukrainiens payèrent un lourd tribus lors des premiers jours d’engagement de la bataille de Donietz.

A l’instar de l’entrée en service des missiles anti-chars Javelin cédés par les Etats-unis à Kiev en 2018, le remplacement des Mi-24 Hind par des AH-64 Apache pourrait sensiblement modifier le rapport de force autour du conflit du Donbass. Equipés d’une avionique moderne et emportant jusqu’à 16 missiles antichars Hellfire à guidage laser, l’appareil américain, qui dispose par ailleurs d’une capacité d’auto-protection renforcée, pourrait constituer une menace très importante pour les forces blindées sécessionnistes épaulées par Moscou, obligeant le Kremlin à intervenir de manière beaucoup plus visible qu’aujourd’hui, en déployant des systèmes anti-aériens modernes comme le TOR M2, le Pantsir ou les dernières versions de missiles BUK pour couvrir ses forces blindées.

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Si Kiev bénéficierait un temps d’une mise au jour de l’intervention russe dans le Donbass, on peut s’interroger sur son efficacité à moyen terme. Certes, une fois Moscou officiellement militairement impliquée dans le conflit, les autorités ukrainiennes peuvent espérer un soutien plus radical et massif des Européens et surtout des américains pour s’opposer à cette présence russe valant annexion par la force d’une partie de son territoire. Mais l’exemple de la Georgie en 2008 appèle à la prudence quand aux espoirs de voir les occidentaux s’engager au delà d’un soutient matériel et diplomatique aux cotés de Kiev. En outre, une fois sa présence révélée, rien n’empêcherait les forces russes de renforcer leurs positions, en déployant cette fois des systèmes de défense longue portée comme le S350 et le S400, ainsi que des unités blindées équipées des versions modernisées des T72, 80 et 90, sans oublier l’utilisation de systèmes d’artillerie modernes épaulés par un appui aérien, par avions de combat et par hélicoptères. Dans un tel cas, la présence de quelques dizaines d’hélicoptères Apache ne changerait pas le rapport de force en faveur de Kiev, bien au contraire.

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Les discussions au format Normandie rassemblant Allemagne, France, Ukraine et Russie sont aujourd’hui les seules susceptibles d’apporter une solution politique au conflit du Donbass

De fait, si l’acquisition de ces hélicoptères peut apparaitre comme favorisant l’équilibre des forces en présence à court terme; à moyen terme, elle peut avoir des conséquences bien moins positives pour la résolution du conflit dans le Donbass. En ce sens, la solution politique portée par les Européens, et en particulier par le couple franco-allemand au travers des discussions au format « Normandie », si elle semble plus conciliante vis-à-vis de Moscou, apparait également la plus susceptible d’éviter un embrasement. Reste que l’Ukraine, en tant que pays souverain, a naturellement le droit, et même le devoir, de renforcer et moderniser ses forces armées, afin d’être en mesure de dissuader et, le cas échéant, de protéger son territoire et les ukrainiens contre une agression potentielle. Ce point doit faire l’objet d’une gestion attentive et précautionneuse de l’ensemble des acteurs engagés dans ce conflit, de sorte à ne surtout pas créer de bouleversement rapide et sensible du rapport de force actuel constituant le statu quo. C’est probablement le volet qui fait défaut à l’initiative franco-allemande aujourd’hui pour s’imposer comme la seule solution globale viable afin de sortir de cette crise sans avoir recours aux armes.

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