Les relations entre Minsk et Moscou se sont gravement détériorées depuis quelques semaines, à l’approche des élections présidentielles biélorusses qui doivent se tenir dimanche 9 aout. En effet, le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, à ce poste depuis 1994 et en lice pour un sixième mandat, accuse Moscou de soutenir l’opposition, lui-même s’étant jusqu’ici appliqué à réduire au silence toute forme de contestation, le plus souvent avec la bénédiction du Kremlin. Or, ce dernier oppose désormais une résistance plus que symbolique dans les négociations entre Minsk et Moscou portant sur le traité d’union, un accord signé en 1999 qui devait permettre une intégration proche du fédéralisme entre les deux pays, et qui conféra pendant longtemps à la Biélorussie un statut particulier dans les relations internationales russes.
Mais aujourd’hui, le président Loukachenko est convaincu que Moscou s’apprêterait à agir, à l’occasion des élections à venir, pour s’emparer du pouvoir à Minsk, et provoquer ainsi une intégration forcée comparable à celle de la Crimée en 2014. Ainsi, le 27 juillet, les forces de sécurité biélorusses sont intervenues pour arrêter 33 hommes présentés comme des paramilitaires russes appartenant à la société militaire privée Wagner, et arrivés 3 jours plus tôt en groupe. Selon les autorités biélorusses, ce sont prés de 200 paramilitaires russes qui seraient ainsi entrés sur le sol biélorusse à la veille des élections, faisant craindre des actions militaires coup de poing, voir des attentats dans le but de justifier une intervention militaire russe.
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