A l’occasion du sommet de l’OTAN de Cardiff, en 2014, l’Allemagne s’engagea, comme l’ensemble des membres de l’alliance, à faire croitre ses dépenses de Défense à hauteur de 2% de son PIB d’ici 2025. Mais la mise en oeuvre de cet engagement se heurta à de nombreuses considérations de politiques intérieures, ainsi que de doctrines économiques propres à l’Allemagne, de sorte qu’aujourd’hui, le pays n’investit que 1,38% de son PIB dans sa Défense, et a prévenu ses partenaires de l’OTAN qu’en 2025, son objectif était d’investir non plus 2% mais 1,5% de son PIB dans ce domaine. Cette décision n’a guère surpris les partenaires européens de Berlin, et notamment la France, dans la mesure les deux pays se sont accordés depuis la remilitarisation de l’Allemagne fédérale, à avoir des dépenses de Défense du même ordre. Puisque le PIB allemand est 30% supérieur à celui de la France, en visant 1,5% de dépenses de Défense, Berlin se met au même niveau que Paris à 2%.
En revanche, cela provoqua l’ire du président américain Donald Trump, qui entreprit de ramener Berlin à ses engagements initiaux, en menaçant de retirer le contingent américain présent sur le sol allemand. En réalité, il s’agissait bien davantage, pour le président Trump, d’amener Berlin à augmenter ses acquisitions de materiels et équipements de Défense américains, comme le firent Japonais et sud-Corées, de sorte à réduire le déficit commercial américain avec ces pays. En effet, bien d’autres pays européens ne respectent pas la règle des 2%, et ne la respecteront pas d’ici 2025, sans pour autant être sous le feu constant de la diatribe présidentielle. Ainsi, l’Italie, avec seulement 1,3% de son PIB consacré à La Défense, et la Belgique, qui elle n’investit que 1% de son PIB dans ce domaine, se sont même vues gratifiées d’une relocalisation de troupes américaines prélevées du dispositif déployé en Allemagne. Les Pays-Bas, quand à eux, ont récemment fait savoir qu’ils envisageaient également de ne pas atteindre les 2% en 2025. Il est vrais que ces pays ont eu la délicatesse de choisir d’acquérir le F35 américain, plutôt qu’un appareil européen, et que l’écart en matière de balance commerciale avec les Etats-Unis est nettement moins problématique.
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