Depuis l’effondrement de l’Union Soviétique, l’immense majorité des systèmes d’arme livrés aux armées russes, ainsi qu’à leurs clients exports, reposait sur des équipements ayant été conçus avant 1990. C’est le cas dans le domaine des blindés avec le char T90, avec les aéronefs dérivés du Su-27 comme le Su-34 et le Su-35s, dans le domaine des hélicoptères avec le Mi28 et le Ka52, et dans le domaine naval, avec les sous-marins 636 Improved Kilo. Pourtant, Moscou n’abandonna pas ses ambitions de demeurer un acteur majeur, tant dans le domaine géostratégique et militaire, que dans celui des exportations d’armement. 2021 pourrait bien être une année charnière dans ce domaine, avec l’entrée en service de deux équipements majeurs, le chasseur de « 5ème génération » Su-57, et le char de combat T14 Armata, tous deux des purs produits du renouveau de l’industrie de Défense russe.
Comme l’ensemble du pays, l’industrie de défense russe, de même que les armées du pays, furent très lourdement frappées par le cataclysme économique qui suivit l’effondrement soviétique. De 1992 à 2000, le pays traversa en effet une crise économique, sociale et systémique d’une violence extraordinaire, amenant la moitié des grandes entreprises de défense à péricliter. En outre, le budget de l’Etat s’effondra en lien avec la baisse du PIB, qui passa de 500 md$ en 1990 à moins de 200 md$ en 1999, alors que le rouble s’effondrait lui aussi, obligeant le pays à lancer un « nouveau rouble » avec un facteur de 1000 pour 1.
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