Le Japon est aujourd’hui incontestablement l’un des alliés les plus fidèles des Etats-Unis dans le Pacifique, et les forces américaines maintiennent en permanence sur l’archipel nippon environ 50.000 hommes, dont le 7ème flotte basée à Yokosuka, la 3ème Marines Expeditionnary force sur l’ile d’Okinawa, et 130 avions de combat de l’US Air Force sur les bases aériennes de Misawa et de Kadena. Le gouvernement japonais participe aux frais de déploiement américain, en versant chaque année plus de 4 Md$ au trésor US à ce titre. Pour autant, en cas de conflit entre les Etats-Unis et la Chine, par exemple au sujet d’une attaque chinoise sur l’ile de Taïwan alliée des Etats-Unis, quelle serait la position de Tokyo, et les Etats-Unis pourraient-ils continuer à utiliser les infrastructures nippones comme aujourd’hui, au risque d’impliquer le Japon dans ce conflit ?
C’est la question posée par un des derniers rapports publié par la RAND Corporation, le très réputé Think Tank Américain. Car la question est loin d’être simple à traiter. En effet, si les Etats-Unis et le Japon ont signé en 1960 un traité d’alliance militaire et de Défense, et si les Etats-Unis ont obligation de venir aider militairement Tokyo si l’ile venait à être attaquée, la réciproque n’est pas du tout automatique. Ainsi, avant d’entreprendre une opération militaire employant des moyens militaires américains basés au Japon face à un quelconque adversaire, Washington doit, selon les termes de l’alliance, obtenir l’autorisation préalable des autorités nippones. Et même si l’on imagine mal Tokyo abandonner son seul et unique allié militaire dans une telle situation, la réponse pourrait prendre un certain temps à venir, ce qui pourrait entraver le bon déroulement des opérations.
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