Dans le petit monde de la coopération européenne de Défense, les choses ne se passent pas aussi bien qu’il n’y parait. Car si officiellement, les industriels sont engagés activement avec le soutien des gouvernements dans ces programmes, de nombreuses difficultés, qu’il s’agisse des différences sur la façon dont les programmes sont gérés politiquement, ou du partage industriel entre les bases industrielles de chaque pays, entravent leur bon déroulement, tout au moins de manière policée. Dernier problème en date, des tensions significatives opposent les industriels français participant au programme SCAF à leurs homologues allemands au sujet de la façon dont les autorités politiques allemandes pilotent la propriété intellectuelle des programmes qu’elles financent.
En effet, traditionnellement, en France, les industriels conservent la propriété intellectuelle des équipements qu’ils développent, même si l’Etat dispose d’un droit de regard stricte sur l’exploitation faite de ces technologies. En Allemagne, en revanche, l’ensemble de la propriété intellectuelle est détenue par l’Etat, et celui-ci confère aux industriels un droit d’utilisation. Cela peut paraitre un point de détail, mais c’est lourd de conséquences dès lors que l’on parle de programme de coopération internationale. En effet, pour Berlin, il n’est pas question s’accepter qu’un industriel fournisse des « boites noires technologiques », sans disposer d’une connaissance pleine et entière de ces technologies. Ainsi, si l’industriel venait à défaillir, l’Etat pourrait continuer à exploiter ces technologies en les transférant à un autre acteur.
Il reste 75 % de cet article à lire, Abonnez-vous pour y accéder !
Les abonnements Classiques donnent accès aux
articles dans leur version intégrale, et sans publicité,
à partir de 1,99 €. Les abonnements Premium permettent d’accéder également aux archives (articles de plus de deux ans)