mardi, mars 19, 2024

Hobart, Type 52D, Sejong le Grand : les destroyers modernes – 1ère Partie

Héritiers des contre-torpilleurs apparus à la fin du 19ᵉ siècle pour lutter contre les vedettes lance-torpilles qui menaçaient les grands navires de ligne comme les croiseurs et plus tard les cuirassés, les destroyers modernes sont d’imposants navires de combat de surface, souvent plus de 7000 tonnes, dotés d’un puissant armement, d’une grande polyvalence, et capables aussi bien d’escorter des unités majeures comme des porte-avions que de mener des frappes vers la terre ou des missions d’interdiction

Si la classification reste floue et non systématique, avec d’une part les frégates plus légères et plus spécialisées, et d’autre part les croiseurs plus lourds et aptes à jouer eux-mêmes le rôle d’unité navale majeure, les destroyers représentent fréquemment les plus puissantes unités de surface en service dans de nombreuses marines de premier plan, et sont le plus souvent spécialisés dans la défense anti-aérienne, anti-missiles voire le déni d’accès.

Cette synthèse en deux partie présente les 8 principales classes de Destroyers en service ou bientôt en service au sein des grandes marines mondiales, pour en évaluer les performances, le potentiel militaire et le rôle que ces navires peuvent jouer dans une géopolitique mondiale en pleine évolution.

Destroyers Classe Hobart (Australie, 3 unités)

Destinés à remplacer les frégates de la classe Adélaïde, les trois destroyers de la classe Hobart sont dérivés simultanément des frégates lourdes espagnoles de la classe Alvaro de Bazan et des destroyers Arleigh Burke américains, dont ils reprennent, comme de nombreux destroyers occidentaux présentés ici, le célèbre système AEGIS de défense anti-aérienne et anti-missiles.

L’attribution du marché SEA 4000, en 2007, à l’espagnol Navantia associé au britannique BAe, s’est faite conjointement à la commande de 2 porte-hélicoptères d’assaut ou Landing Helicopter Dock (LHD) de 27.500 tonnes de la classe Canberra, eux aussi commandés auprès de Navantia, dont ils devaient en partie assurer la protection. Presque 75% plus imposants que les frégates Adelaide qu’ils remplacent, les destroyers de la classe Hobart ont une longueur de 147 m pour une jauge en charge de 7.000 tonnes.

Ils sont propulsés par un système CODOG (Combined Diesel or Gaz), employant 2 moteurs diesels de 7.500 cv pour les transits à vitesse normale, et deux turbines à Gaz General Electric de 23.500 cv chacune pour les grandes vitesses, leur offrant une vitesse maximale de 28 nœuds et une autonomie à la mer de 5.000 nautiques à 15 nœuds.

Les destroyers de la classe Hobart sont entrés en service à partir de 2017
Le HMAS Hobart lors de la cérémonie d’entrée en service en 2017 à Sidney.

L’armement des Hobart offre une vaste palette de capacité, avec une prédisposition pour la défense anti-aérienne grâce à ses 48 silos verticaux Mk41 accueillant des missiles SM2 ou RIM-166 ESSM, ce dernier étant potentiellement chargé à 4 missiles par silo, offrant une grande puissance de feu dans ce domaine au destroyer australien. Il emporte également un canon Mk45 de 127 mm, 2×4 missiles anti-navires Harpoon, un système de protection rapprochée CIWS Phalanx, deux canons téléopérés de 25 mm M242 Bushmaster et 2 tubes lance-torpilles doubles pour des torpilles anti-sous-marines légères Mu90. Un hélicoptère MH-60R Romeo complète la panoplie offensive du bâtiment.

La détection est confiée au radar à face plane AN/SPY-1D identique à celui qui équipe les destroyers américains de la classe Arleigh Burke flight I, II et IIa, complété par un système électro-optique infrarouge Vampir du français SAGEM. Pour la détection anti-sous-marine, il emporte un sonar de coque couplé à un sonar remorqué, lui conférant des capacités avancées, y compris en zone océanique.

Bien que la construction de la première unité de la classe, le HMAS Hobart, ait débuté en 2009, celui-ci n’entra en service qu’en 2017, avec près de deux années de retard sur le calendrier initial. Le programme fut à ce titre retoqué par l’ANAO en 2014, l’équivalent australien de la Cour des Comptes, pour ces questions de délais et un dépassement des couts qui s’élèvera, au final, à plus de 1,45 Md$ australiens, soit près de 300 m€ par navire.

Les deux autres unités de la classe, le HMAS Brisbane et le HMAS Sidney, sont respectivement entrés en service en 2018 et 2020, et évoluent désormais aux côtés des frégates de la classe Anzac au sein de la Marine Royale Australienne.

Destroyers Type 052D/DL (Chine, 25 unités lancées)

Dérivés des destroyers Type 052C entrés en service entre 2004 et 2015 (6 unités), et dont ils sont une version agrandie et sensiblement modernisée, les destroyers chinois du Type 052D représentent aujourd’hui la colonne vertébrale de l’escorte des grandes unités navales de la marine chinoise, comme les porte-avions Type 001/A, les navires d’assaut Type 071 ou les LHD Type 075, notamment pour ce qui concerne la défense anti-aérienne et anti-missile.

C’est également la classe la plus prolifique du moment, au moins 25 unités prévues dont neuf dans une version allongée désignée Type 052DL, mais qui comprendra très certainement bien davantage de navires.

Avec les corvettes de lutte anti-sous-marine Type 056A, les frégates de lutte anti-sous-marine Type 054A, et les destroyers lourds, ou croiseurs, Type 055, les destroyers Type 052D représentent le renouveau de la marine chinoise de surface, avec des capacités qui n’ont guère à envier à leurs homologues occidentaux ou russes.

Type 052DL Zibo Flotte de surface | Australie | CIWS et SHORAD
La version allongée Type 052DL emporte un nouveau radar basse fréquence (au centre du navire) ainsi qu’un hangar rallongé pour accueillir le nouvel hélicoptère naval Z-20

Long de 161 mètres pour la version DL (157 m pour la version D), le destroyer atteint une jauge estimée à 7500 tonnes en charge. Contrairement aux Type 052C, il dispose d’une propulsion CODOG de facture chinoise, et non allemande sous licence.


LOGO meta defense 70 Flotte de surface | Australie | CIWS et SHORAD

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