jeudi, mars 28, 2024

Arleigh Burke, Kongo, Super Gorshkov : les destroyers modernes – 2nde partie

Cet article fait suite ร  l’article ยซย Hobart, Type 52D, Sejong le Grand : les destroyers modernes โ€“ 1สณแต‰ Partieย ยป publiรฉ le 24 mai 2021, qui prรฉsentait les classes Hobart (Australie), Type 052D/DL (Chine), Sejong le Grand (Corรฉe du Sud) et Kolkata (Inde). La seconde partie complรจte ce panel des huit principales classes de Destroyers Modernes, avec la classe Kongo (Japon), Arleigh Burke (Etats-Unis), Daring (Royaume-Unis) et 22350M Super Gorshkov (Russie).

Classe Kongo (Japon, 4+2+2 unitรฉs)

Les Forces Navales d’Autodรฉfense Japonaises sont considรฉrรฉes comme la 3แต‰ flotte la plus puissamment armรฉe dans le monde, faisant jeu รฉgal avec la Russie et ne cรฉdant qu’ร  l’US Navy et aux forces navales chinoises.

Et les 4 destroyers lourds de la classe Kongo, auxquels s’ajoutent les 4 destroyers lourds anti-aรฉriens des classes Atago et Maya, contribuent pour beaucoup ร  cette position, aux cรดtรฉs des quelque 20 sous-marins d’attaque ocรฉaniques de la classe Soryu et Taigei.

Dรฉrivรฉs des destroyers amรฉricains de la classe Arleigh Burke prรฉsentรฉs ci-dessous, les destroyers de la classe Kongo ont รฉtรฉ les premiers navires non amรฉricains ร  รชtre dotรฉs du cรฉlรจbre radar SPY-1 et du systรจme AEGIS, qui รฉquipaient jusqu’ici que les croiseurs Ticonderoga et les premiers Arleigh Burke.

La construction des 4 Kongo dรฉbuta en 1990 pour s’achever en 1998, afin de remplacer les destroyers de la classe Amatsukaze encore รฉquipรฉs du systรจme Tartar et de missiles SM1-MR, alors que le risque de devoir faire face ร  des bombardiers supersoniques soviรฉtiques Tu-22M3 Backfire-C et de leurs missiles antinavires supersoniques AS-4 Kelt รฉtait prise de plus en plus au sรฉrieux par la marine nippone ร  la fin des annรฉes 80 quand fut prise la dรฉcision de construire ces navires.

La marine nippone aligne 8 grands destroyers modernes de la classe Kongo et dรฉrivรฉe
Les destroyers de la classe Kongo se rapprochent en de nombreux points des Arleigh Burke amรฉricains dont ils reprennent le systรจme d’arme principal AEGIS et le radar SPY-1D.

Longs de 161 m pour un tonnage en charge de 10.000 tonnes, les Kongo emportent, comme les Burke amรฉricains Flight I, 90 silos verticaux Mk41 pour mettre en ล“uvre des missiles anti-aรฉriens SM-2 ou des missiles anti-sous-marins ASROC, ainsi que des missiles antibalistiques SM3 depuis la modernisation de 2003.

Un canon de 127 mm, 8 missiles anti-navires Harpoon, 2 CIWS Phalanx et 2 tubes lance-torpilles triples complรจtent l’armement. Comme les Burke, les Kongo disposent รฉgalement d’un systรจme sonar de coque SQS-53C, et mettent en ล“uvre un hรฉlicoptรจre naval SH-60J pour renforcer leurs capacitรฉs ASM.

Plus longs de 4 mรจtres, les 2 destroyers de la classe Atago ont รฉtรฉ construits de 2004 ร  2008 pour remplacer les destroyers de la classe Tashikaze, eux aussi รฉquipรฉs du systรจme Tartar. Contrairement aux Kongo plus polyvalents, les Atago ont รฉtรฉ spรฉcialisรฉs pour la lutte anti-aรฉrienne et anti-missiles, et la protection des cotes nippones contre les missiles balistiques nord-corรฉens.

Pour cela, les navires furent dotรฉs du radar SPY-1D(V), une รฉvolution du SPY-1D qui รฉquipe les Kongo, mais prรฉsentant de biens meilleures performances ร  proximitรฉ des cรดtes, afin de permettre aux navires de protรฉger au mieux le littoral japonais.

Les 2 navires emportent en outre nativement le missile anti-balistique SM3, et disposent de 96 silos verticaux et non de 90 comme les Kongo. S’il dispose d’un hangar et d’une plateforme pour mettre en ล“uvre un hรฉlicoptรจre ASM SH-60J, celui-ci est rarement embarquรฉ.

Les deux destroyers de la classe Maya ont, quant ร  eux, รฉtรฉ construits entre 2017 et 2021, pour remplacer les destroyers de la classe Hatakaze, derniers navires des forces navales japonaises ร  employer le systรจme Tartar. Dรฉrivรฉs des Atago, les Maya en reprennent les principales caractรฉristiques, y compris le radar SPY-1D(V) et les 96 silos verticaux.

Plus modernes, ils peuvent mettre en ล“uvre le missile SM-6 capable aussi bien de frapper des missiles balistiques que des navires et des cibles terrestres. En revanche, les deux navires disposent d’une architecture de propulsion radicalement diffรฉrente de celle des Kongo et Atago reposant sur 4 turbines ร  Gaz LM-2500.

Les Maya mettent pour leur part en ล“uvre une propulsion hybride Gaz-รฉlectrique dite COGLAG (Combined Gas turbine-eLectric And Gas), permettant de disposer d’une puissance รฉlectrique bien plus importante que ses prรฉdรฉcesseurs, et donc les dotant d’une importante รฉvolutivitรฉ pour accueillir, dans le futur, des systรจmes d’arme ร  รฉnergie dirigรฉe, ou un canon รฉlectrique Rail Gun.

Classe Arleigh Burke (Etats-Unis, 75 unitรฉs+)

ร€ l’issue des annรฉes 60, le destroyer รฉtait un format de navire de surface qui n’avait plus beaucoup les faveurs des planificateurs de l’US Navy, qui privilรฉgiaient alors la construction de croiseurs lance-missiles, dont certains รฉtaient ร  propulsion nuclรฉaire comme les Virginia, et des classes de frรฉgates trรจs rรฉussies, avec les Knox suivis des O/H Perry. De fait, de 1970 au milieu des annรฉes 80, l’US Navy ne lanรงa la construction que de 35 destroyers, 31 de la classe Spruance, et 4 de la classe Kidd.


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