Cet article fait suite à l’article « Hobart, Type 52D, Sejong le Grand : les destroyers modernes – 1ʳᵉ Partie » publié le 24 mai 2021, qui présentait les classes Hobart (Australie), Type 052D/DL (Chine), Sejong le Grand (Corée du Sud) et Kolkata (Inde). La seconde partie complète ce panel des huit principales classes de Destroyers Modernes, avec la classe Kongo (Japon), Arleigh Burke (Etats-Unis), Daring (Royaume-Unis) et 22350M Super Gorshkov (Russie).
Classe Kongo (Japon, 4+2+2 unités)
Les Forces Navales d’Autodéfense Japonaises sont considérées comme la 3ᵉ flotte la plus puissamment armée dans le monde, faisant jeu égal avec la Russie et ne cédant qu’à l’US Navy et aux forces navales chinoises.
Et les 4 destroyers lourds de la classe Kongo, auxquels s’ajoutent les 4 destroyers lourds anti-aériens des classes Atago et Maya, contribuent pour beaucoup à cette position, aux côtés des quelque 20 sous-marins d’attaque océaniques de la classe Soryu et Taigei.
Dérivés des destroyers américains de la classe Arleigh Burke présentés ci-dessous, les destroyers de la classe Kongo ont été les premiers navires non américains à être dotés du célèbre radar SPY-1 et du système AEGIS, qui équipaient jusqu’ici que les croiseurs Ticonderoga et les premiers Arleigh Burke.
La construction des 4 Kongo débuta en 1990 pour s’achever en 1998, afin de remplacer les destroyers de la classe Amatsukaze encore équipés du système Tartar et de missiles SM1-MR, alors que le risque de devoir faire face à des bombardiers supersoniques soviétiques Tu-22M3 Backfire-C et de leurs missiles antinavires supersoniques AS-4 Kelt était prise de plus en plus au sérieux par la marine nippone à la fin des années 80 quand fut prise la décision de construire ces navires.
Longs de 161 m pour un tonnage en charge de 10.000 tonnes, les Kongo emportent, comme les Burke américains Flight I, 90 silos verticaux Mk41 pour mettre en œuvre des missiles anti-aériens SM-2 ou des missiles anti-sous-marins ASROC, ainsi que des missiles antibalistiques SM3 depuis la modernisation de 2003.
Un canon de 127 mm, 8 missiles anti-navires Harpoon, 2 CIWS Phalanx et 2 tubes lance-torpilles triples complètent l’armement. Comme les Burke, les Kongo disposent également d’un système sonar de coque SQS-53C, et mettent en œuvre un hélicoptère naval SH-60J pour renforcer leurs capacités ASM.
Plus longs de 4 mètres, les 2 destroyers de la classe Atago ont été construits de 2004 à 2008 pour remplacer les destroyers de la classe Tashikaze, eux aussi équipés du système Tartar. Contrairement aux Kongo plus polyvalents, les Atago ont été spécialisés pour la lutte anti-aérienne et anti-missiles, et la protection des cotes nippones contre les missiles balistiques nord-coréens.
Pour cela, les navires furent dotés du radar SPY-1D(V), une évolution du SPY-1D qui équipe les Kongo, mais présentant de biens meilleures performances à proximité des côtes, afin de permettre aux navires de protéger au mieux le littoral japonais.
Les 2 navires emportent en outre nativement le missile anti-balistique SM3, et disposent de 96 silos verticaux et non de 90 comme les Kongo. S’il dispose d’un hangar et d’une plateforme pour mettre en œuvre un hélicoptère ASM SH-60J, celui-ci est rarement embarqué.
Les deux destroyers de la classe Maya ont, quant à eux, été construits entre 2017 et 2021, pour remplacer les destroyers de la classe Hatakaze, derniers navires des forces navales japonaises à employer le système Tartar. Dérivés des Atago, les Maya en reprennent les principales caractéristiques, y compris le radar SPY-1D(V) et les 96 silos verticaux.
Plus modernes, ils peuvent mettre en œuvre le missile SM-6 capable aussi bien de frapper des missiles balistiques que des navires et des cibles terrestres. En revanche, les deux navires disposent d’une architecture de propulsion radicalement différente de celle des Kongo et Atago reposant sur 4 turbines à Gaz LM-2500.
Les Maya mettent pour leur part en œuvre une propulsion hybride Gaz-électrique dite COGLAG (Combined Gas turbine-eLectric And Gas), permettant de disposer d’une puissance électrique bien plus importante que ses prédécesseurs, et donc les dotant d’une importante évolutivité pour accueillir, dans le futur, des systèmes d’arme à énergie dirigée, ou un canon électrique Rail Gun.
Classe Arleigh Burke (Etats-Unis, 75 unités+)
À l’issue des années 60, le destroyer était un format de navire de surface qui n’avait plus beaucoup les faveurs des planificateurs de l’US Navy, qui privilégiaient alors la construction de croiseurs lance-missiles, dont certains étaient à propulsion nucléaire comme les Virginia, et des classes de frégates très réussies, avec les Knox suivis des O/H Perry. De fait, de 1970 au milieu des années 80, l’US Navy ne lança la construction que de 35 destroyers, 31 de la classe Spruance, et 4 de la classe Kidd.
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[…] 240 avions de combat dont 150 F-15J, et une force navale forte de 20 sous-marins, 36 destroyers (dont 8 AEGIS), 8 frégates (22 au final) ainsi que 2 porte-aéronefs légers, celles-ci n’étaient pas […]