Si l’affrontement non armé entre militaires indiens et chinois sur les plateaux du Ladakh en juin 2020, et ayant entrainé la mort de plusieurs dizaines de militaires des deux camps, n’engendra pas d’escalade militaire massive entre les deux pays, il amena Pékin comme New Delhi à revoir le déploiement de leurs forces dans cette région hautement stratégique aux confins de l’Himalaya. Des deux cotés, de nombreuses forces militaires lourdes ont été déployées à proximité de cette zone de tension, de sorte à pouvoir répondre, si besoin, à une agression dans des délais courts. Ainsi, de nombreuses observations permirent d’établir que l’Armée Populaire de Libération y déployait des systèmes anti-aériens à longue portée, alors que, dans le même temps, New Delhi multipliait les missions de démonstration de force de son aviation à proximité de cette frontière.
De récentes observations satellites ont cependant mis en évidence l’intensité des efforts déployés par Pékin pour s’assurer la suprématie sur ce théâtre, avec d’importants travaux visant à faciliter les accès et le deplacement des troupes dans et vers cette zone, comme des routes et voix ferrées, de nombreuses infrastructures pour accueillir ces forces supplémentaires, et ce alors que les exercices de l’APL sur les plateaux tibétains connaissent désormais une densité et une intensité jamais observée jusqu’ici. Dans le même temps, ces mêmes observations permirent d’identifier de trés importants efforts de la part des forces aériennes de l’Armée Populaire de Libération, en vue d’accroitre sa présence et ses capacités de combat directement sur place. En effet, 5 des principaux aérodromes de la façade occidentale chinoise ont subit, ou subissent encore, d’importants travaux visant à accroitre leurs capacités opérationnelles militaires, alors que dans le même temps, 3 nouveaux aérodromes dotés de pistes longues sont en cours de construction sur ce théâtre.
Ainsi, les deux principaux aérodromes à proximité des plateaux du Ladakh où se déroulèrent les affrontements de 2020, Hotan au nord, et Ngari-gunsa au sud, se sont vus adjoindre une nouvelle piste parallèle pour accueillir et mettre en oeuvre un nombre plus important d’appareils, ainsi que de nouveaux taxiway. En outre, des abris durcis, permettant de protéger les appareils en cas d’attaque, ont été ajoutés, et les défenses anti-aériennes ont été largement accrue autour des aérodromes. L’aérodrome de Kashgar, situé plus au nord dans le Xinjiang, a également reçu de nouveaux abris durcis, et a vu ses infrastructures étendues pour pouvoir recevoir des bombardiers lourds comme le H6, alors que des systèmes de défense aérienne à longue portée, probablement des HQ9, ont été déployés pour protéger le site. Dans le même temps, un nouvel aérodrome militaire doté d’une piste longue est en cours de construction à Tashgorgan, à la frontière entre la Chine, le Pakistan, l’Afghanistan et le Tadjikistan, renforçant les capacités de réponses des forces aériennes de l’APL dans la région.
Il reste 75 % de cet article à lire, Abonnez-vous pour y accéder !
Les abonnements Classiques donnent accès aux
articles dans leur version intégrale, et sans publicité,
à partir de 1,99 €. Les abonnements Premium permettent d’accéder également aux archives (articles de plus de deux ans)