La détection passive va-t-elle s’imposer dans les engagements militaires à venir ?

L’élimination systématique de toutes les défenses anti-aériennes arméniennes par les forces azéris a été un élément déterminant dans le succès fulgurant obtenu par ces derniers face à des soldats pourtant aguerris et bien armés lors du conflit de 2020 dans le Haut-Karabakh. Pour y parvenir, l’Etat-Major de Baku avait mis en place une stratégie à la fois simple et hautement efficace. Dès qu’un système anti-aérien activait son radar, celui-ci était détecté et localiser par les systèmes de détection électronique quadrillant le champ de bataille, après quoi soit la cible était détruite par des drones ou des munitions vagabondes si une unité de guerre électronique capable de brouiller la conduite de tir adverses était à proximité, soit elle était engagée par l’artillerie azéri, pour le même résultat. Il est vrais que l’immense majorité des systèmes en service au sein des forces arméniennes étant des systèmes soviétiques ou russes utilisant une conduite sur faisceau, le brouillage était simplifié, d’autant que les azéri utilisaient eux même des systèmes équivalents et donc en connaissaient parfaitement le fonctionnement, comme les faiblesses.

La faiblesse de la détection électromagnétique

De fait, aujourd’hui, l’activation de systèmes de détection actifs, comme le radar par exemple, revient à donner à l’adversaire sa position et même bien souvent sa nature exacte, bien au delà de ce que le système peut lui-même détecter. Et la montée en gamme, comme en portée, des munitions intelligentes à longue portée, fait désormais peser une menace bien réelle et immédiate sur n’importe quel système émettant des rayonnements électro-magnétiques sur le champs de bataille, y compris de la lumière sous forme de laser. Pour autant, les stratégies et doctrines de combat modernes s’appuient précisément sur la parfaite connaissance des éléments présents, nécessitant de fait l’émergence d’une nouvelle façon de localiser et identifier l’adversaire, la détection passive, permettant de détecter les unités et systèmes ennemis sans que ceux-ci n’en aient conscience.

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A peine activaient-ils leurs radars que les systèmes anti-aériens arméniens étaient détectés par l’ESM Azeri, puis détruits par le système le plus adéquate en fonction de la situation.

Ce principe n’est pas, à proprement, nouveau. Pendant des siècles, les armées déployèrent des bataillons d’éclaireurs pour se renseigner sur la position et la nature des forces adversaires, avec l’objectif surtout de rester discret. Déjà au 6ème siècle avant notre ère, Sun Tzu écrivait « Si tu ne connais ni ton adversaire ni toi-même, à chaque bataille tu seras vaincu.« . Avec l’avènement des systèmes de détection électromagnétiques durant la seconde guerre mondiale, est également apparue une nouvelle forme de détection, passive cette fois, basée initialement sur la radio-goniométrie. Cependant, durant plus de 50 ans, le bénéfice apporté par les systèmes radar compensait largement les risques liés à la localisation précise de ces systèmes de détection, engendrant leur multiplication sur l’ensemble des champs de bataille, qu’ils soient aériens ou terrestres.

La guerre navale aux avant-postes


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