À l’occasion du salon aéronautique de Zhuhai 2021, l’avionneur chinois CASC a présenté un clone du drone XQ-98A Valkyrie américain, le drone FH-97, quelques mois seulement après que celui-ci a entamé ses essais en vol pour l’US Air Force.
Dans un tweet publié le 29 septembre, le Sous-Secrétaire à l’Armée par intérim, Christopher Lowman, s’est émerveillé de la supériorité opérationnelle dont disposeront les forces armées US sur le champ de bataille dans un avenir proche, lorsque des F-35, des drones et des missiles de croisière frapperont simultanément des cibles engagées par les troupes au sol américaines à l’aide de munitions longue portée de précision, le tout grâce à un échange constant et temps réel d’informations en provenance de l’ensemble des unités et aux progrès de l’Intelligence Artificielle.
Il fait évidemment référence à la doctrine Joint All-Domain qui aujourd’hui représente le pivot de la stratégie américaine dans les années à venir pour contrebalancer la montée en puissance des forces armées chinoises dans le Pacifique, ainsi qu’à l’ensemble des programmes qui s’y rattachent, par exemple les programmes de drones de combat « consommables » pilotés par une IA générique développée dans le cadre du programme Skyborg de l’US Air Force.
Mais cette doctrine ne peut être véritable efficace qu’à condition qu’un postulat strict soit respecté, à savoir que l’adversaire, lui, ne soit pas doté des mêmes capacités de communication, d’engagement coopératif et de systèmes autonomes, qui représentent la plus-value du modèle.
On peut toutefois douter de cela, en observant les drones présentés par l’avionneur d’État chinois CASC lors du salon de Zhuhai de cette année, et en particulier le drone de combat furtif « potentiellement consommable » FH-97, qui n’est autre qu’un clone du drone XQ-98A Valkyrie de la société américaine Kratos, et l’un des modèles clés du programme Skyborg de l’US Air Force.
Certes, le FH-97 présenté n’est qu’une maquette. Naturellement, il s’agit d’une copie imparfaite du modèle américain. Mais de toute évidence, Pékin n’a nullement l’intention de laisser Washington et ses alliés prendre une quelconque avance technologique ou doctrinale dans les années à venir, allant jusqu’à reproduire presque à l’identique, et dans des délais particulièrement courts, des programmes clés pour s’en assurer.
Comme le Valkyrie, le FH-97 est un drone de combat de la gamme des 6 tonnes, d’une longueur estimée à 9 mètres et une envergure de 8 mètres, reprenant une architecture furtive initiée par le Barracuda développé par EADS pour l’Allemagne en 2006, et repris depuis par Kratos pour son Valkyrie, mais également par le Grom russe, le CATS Warrior indien, et plus librement par de nombreux programmes en cours de drones type Loyal Wingman et Remote Carrier.
Contrairement au Valkyrie, le FH-97 est propulsé par deux petits turboréacteurs, et non un seul plus puissant, ceci ayant probablement à voir avec les difficultés que rencontre encore l’industrie chinoise pour développer des modèles de turboréacteurs fiables et économiques. Il emporte une baie d’armement permettant de recevoir des munitions, missiles et munitions vagabondes allant jusqu’à 250 kg, et dispose d’un système électro-optique frontal pour la détection et le guidage.
Très peu d’informations ont été divulguées sur le contrôle de l’engin, et son niveau d’autonomie, mais il est utile de rappeler que les J-16 et les futurs J-20 biplaces de l’Armée Populaire de Libération seront équipés pour le contrôle et la coopération avec des drones de combat.
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