Depuis son arrivée à la tête du Corps des Marines des Etats-Unis en mars 2019, le général David H. Berger a entrepris un immense chantier de transformation de cette unité d’élite. Alors que depuis la fin de la Guerre Froide, le Corps avait peu à peu évolué vers une unité d’infanterie mécanisée de haute qualité, largement déployée en Afghanistan et en Irak par exemple, il dut profondément bouleverser la structure même de cette armée professionnelle pour revenir à sa mission fondamentale, l’assaut amphibie, en particulier pour être en mesure de relever le défi potentiel posé par la modernisation de l’Armée Populaire de Libération chinoise. Pour cela, le général Berger a commencé par faire table rase de tous les héritages de cette période post-guerre froide, en particulier ses unités de chars Abrams et une grande partie de son artillerie de campagne, avec pour objectif de redonner à ses unités la légèreté et la flexibilité indispensable à leurs missions principales.
Suite à cela, le général Berger a entrepris de modifier la doctrine d’engagement du Corps, en intégrant pleinement les nouvelles capacités offertes par la doctrine Joint All-Domain Command and Control du Pentagone. L’objectif annoncé depuis est de permettre à de petites unités autonomes et mobiles de combattre de manière indépendante, notamment grâce à l’acquisition de nouveaux navires d’assaut légers désignés Light Amphibious Warships capables de déployer et soutenir une force de 70 Marines et leur équipement, tout en offrant d’importantes capacités d’interopérabilité de sorte à maintenir le bénéfice de la concentration de puissance de feu, sans devoir en passer par la concentration de forces qui expose désormais à des frappes adverses distantes et redoutables contre des rassemblement de troupes. Cette approche nécessitait également une profonde modification de la structure des unités de combat du Corps, qui traditionnellement évoluent à l’échelle de la compagnie, ceci permettant de disposer, à chaque instant, de l’ensemble des compétences nécessaires à la conduite des opérations.
C’est pour répondre à ce besoin que le Général Berger a publié, hier, une nouvelle stratégie de recrutement, de formation et de fidélisation des Marines eux mêmes. Selon lui, si le corps devait venir à affronter des forces comme celles de l’Armée Populaire de Libération chinoise, il ne disposerait ni de l’avantage numérique, ni même de l’avantage technologique, et sa seule plus-value repose donc sur les Marines eux-mêmes. Plus question donc de s’appuyer sur une troupe constituée majoritairement de jeunes recrues de 18 à 20 ans dont les 3/4 quitteront le Corps à la suite de leur premier engagement, il est désormais indispensable de s’appuyer sur des miltaires aguerris, formés à plusieurs postes, capables de parler plusieurs langues étrangères, et surtout plus matures que les jeunes Marines qui forment le gros des troupes aujourd’hui.
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