mercredi, novembre 6, 2024

L’US Marine Corps va embarquer 20 F-35B sur un porte-hélicoptères pour en faire un « Lightning-Carrier »

L’arrivée du F-35B, la version à décollage et atterrissage verticale ou court du Lighting II, offre de toutes nouvelles perspectives en matière de porte-avions légers et/ou dépourvus de catapultes. Bien plus performants et polyvalents que les AV-8 Harrier II qu’ils remplacent, les F-35B confèrent en outre au groupe aérien embarqué à bord de ces navires la capacité de mener des missions avancées, qu’il s’agisse d’interdiction du ciel ou de frappes vers la terre ou contre des cibles navales, même en l’absence d’aéronefs de soutien comme le l’EA-18G Growler de guerre électronique ou l’E-2C/D Hawkeye de veille aérienne. De fait, un porte-aéronefs armé de 18 à 20 Lighting II offre, de prime abord, des capacités opérationnelles sans aucune mesure avec celles dont disposaient ces mêmes navires armés de Harrier, même s’ils ne peuvent rivaliser avec le groupe aérien global et homogène d’un porte-avions équipé de catapultes comme les Nimitz américains ou le Charles de Gaulle français. Il avance cependant un argument de poids, un cout d’acquisition et d’exploitation sans commune mesure avec ces grands navires.

Si plusieurs marines occidentales ont entrepris de concevoir des porte-avions adaptés à cet aéronef et ses besoins, comme la Grande-Bretagne avec la classe Queen Elizabeth II, ou au Japon avec la classe Izumo, l’US Marines Corps prévoyait jusqu’ici d’employer ses F-35B à l’identique de ses Harrier 2, à savoir en embarquant 8 à 10 appareils à bord de ses LHA de la classe America, aux cotés d’une dizaine d’hélicoptères lourds MV-22 et CH-53, et d’hélicoptères de combat Super Cobra, de sorte à soutenir la manoeuvre de ses troupes en manoeuvre amphibie. Mais alors que la situation internationale évoluait rapidement, que la puissance navale chinoise croissait et qu’il devenait évident que l’US Navy et l’US Marines Corps allaient devoir couvrir plusieurs zones de conflits potentiels simultanément, l’idée d’employer les LHA classe America sous la forme d’un porte-avions légers commença à émerger au Pentagone en dépit de nombreuses réserves et oppositions, d’autant que les résultats obtenus par les porte-avions HMS Queen Elizabeth II et HMS Prince of Wales de la Royal Navy, chacun embarquant 18 F-35B pour moitié fournis par les escadrons de l’US Marines Corps, démontrèrent le potentiel de ce modèle.

USS america F35 e1647873953888 Actualités Défense | Assaut amphibie | Aviation de chasse
Le pont des LHA American comme la disposition des ascenseurs n’ont pas été conçus pour une utilisation de type porte-avions, avec un grand nombre de rotations aériennes. Remarquez les deux spots d’atterrissage noircis de part et d’autre de l’ascenseur bâbord.

De fait, au début du mois d’Avril 2022, l’USMC va expérimenter dans le détail de concept, en embarquant simultanément 20 F-35B à bord de l’USS Tripoli, seconde unité de la classe America entrée en service en février 2020, pour transformer ce porte-hélicoptère d’assaut de 257 mètres et de 45.000 tonnes en porte-avions léger, communément désigné sous le terme « Lightning Carrier » ou Porte-Lightning par le Pentagone. L’objectif de cet essai sera de valider le concept et l’efficacité du navire et de son groupe aérien embarqué, ainsi que d’analyser toutes les difficultés auxquelles l’équipage, les pilotes et les personnels de maintenance devront faire face pour efficacement mettre en oeuvre autant d’aéronefs sur un navire qui n’a pas été dessiné initialement pour cette mission. Ainsi, pour l’heure, seuls deux spots d’atterrissage ont été positionnés au milieu et à l’arrière du pont du navire pour accueillir les F-35B et les contraintes liées au dégagement de chaleur de son réacteur en phase d’atterrissage vertical. En outre, le pont des America est relativement étroit réduisant les possibilités de deplacement des aéronefs à son bord, alors qu’il existe aucun ascenseur sur la partie avant du bâtiment. De fait, l’US Marines Corps veut valider par ces essais le potentiel réel de son bâtiment ainsi configuré en matière de manoeuvre d’aviation et de nombre de sortie par jour, pour en déterminer la pertinence opérationnelle mais aussi ses limites.


Il reste 75 % de cet article à lire, Abonnez-vous pour y accéder !

Logo Metadefense 93x93 2 Actualités Défense | Assaut amphibie | Aviation de chasse

Les abonnements Classiques donnent accès aux
articles dans leur version intégrale, et sans publicité,
à partir de 1,99 €. Les abonnements Premium permettent d’accéder également aux archives (articles de plus de deux ans)


Publicité

Droits d'auteur : La reproduction, même partielle, de cet article, est interdite, en dehors du titre et des parties de l'article rédigées en italique, sauf dans le cadre des accords de protection des droits d'auteur confiés au CFC, et sauf accord explicite donné par Meta-defense.fr. Meta-defense.fr se réserve la possibilité de recourir à toutes les options à sa disposition pour faire valoir ses droits. 

Pour Aller plus loin

1 COMMENTAIRE

Les commentaires sont fermés.

RESEAUX SOCIAUX

Derniers Articles