Durant toute la Guerre Froide, la Finlande, qui partage une frontière de 1300 km avec la Russie, a maintenu une posture de neutralité vis-à-vis de l’Union Soviétique et du bloc occidental. Si comme la Suède, elle rejoint l’Union européenne en 1995, elle n’avait jamais affiché un quelconque désir de faire de même vis-à-vis de l’OTAN. Au contraire, il y a encore quelques mois, l’opinion publique finlandaise était majoritairement opposée à une telle démarche, même si depuis plusieurs années, Helsinki se rapprochait militairement des Etats-Unis et du bloc occidental, et prenait ses distances avec Moscou. La guerre en Ukraine aura engendré, dans ce pays, un profond basculement tant au sein de l’opinion publique, qui désormais soutien à plus de 60% une adhésion à l’Alliance Atlantique, que dans la classe politique, beaucoup plus ouverte à cette hypothèse ces dernières semaines. Pour autant, l’annonce faite ce jour par la première ministre Sanna Marin, constitue une évolution majeure de la posture du pays sur la scène internationale. En effet, dans un communiqué, la dirigeante finlandaise a annoncé qu’elle allait déposer un texte supplémentaire devant le parlement le 14 avril, précisément pour annoncer la prochaine candidature de la Finlande pour rejoindre l’OTAN, et demander l’accord du parlement en ce sens.
Comme l’ont expérimenté l’Ukraine et la Georgie, il ne suffit pas de vouloir rejoindre l’Alliance Atlantique pour y parvenir. Mais contrairement à ces deux pays, la Finlande propose un dossier pour ainsi dire parfait pour cela, n’ayant aucune dispute territoriale avec un de ses voisins, et offrant des critères sociaux-économiques supérieurs à la majorité de ses membres. En outre, les armées finlandaises emploient déjà des materiels et des doctrines compatibles avec l’OTAN, et participent fréquemment et de longue date à des exercices avec ses voisins et les membres de l’Alliance. En outre, Helsinki est devenu un important client et partenaire de l’industrie de défense US, ayant notamment choisi le chasseur F-35 pour remplacer ses F/A 18 Hornet, ou le système lance-missile à longue portée HIMARS. De fait, il est probable que l’adhésion de la Finlande à l’OTAN ne rencontre qu’une très faible voire aucune opposition, et pourrait même se dérouler très rapidement dans le présent contexte une fois le feu vert donné par le Parlement finlandais.
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