jeudi, mars 28, 2024

Les simulations montrent que les essaims de drones seraient une solution pour défendre Taïwan

Si le soutien à l’Ukraine est au coeur des préoccupations stratégiques de l’exécutif américain, c’est la défense de Taïwan qui, depuis plusieurs années, donne des cauchemars aux stratèges et planificateurs des forces armées américaines. En effet, la plupart des simulations et wargames réalisés ces dernières années montre que protéger l’ile indépendante depuis 1949 d’un assaut massif lancé par l’Armée Populaire de Libération d’ici quelques années, sera une entreprise à la fois des plus difficiles et des plus périlleuses pour les forces américaines. Entre les hypothèses de frappes préventives massives contre l’ile et contre les bases militaires américaines présentes sur ce théâtre (Japon, Guam..), les capacités croissantes de déni d’accès des systèmes anti-navires et anti-aériens de l’APL, et l’immense capacité de projection de puissance navale et aérienne mobilisable par Pékin, les scénarios montrent qu’en l’état des capacités militaires et technologiques américaines et taïwanaises, empêcher la chute de l’ile en moins de 15 jours s’avèrera très difficile.

Les armées américaines ne pouvant pas déployer préventivement des capacités défensives sur l’ile de Taïwan sans provoquer une riposte massive et immédiate de Pékin, et les capacités de déploiement et de protection des moyens existants sur les bases américaines alentours étant déjà à saturation, la seule solution qui pourrait permettre au Pentagone de contrer une telle offensive ne pourrait reposer que sur de nouvelles approches et capacités technologiques. Ainsi, l’US Navy parie sur une extension et modernisation de sa flotte de sous-marins nucléaires d’attaque, ainsi que sur le renforcement de l’allonge et de la protection de ses groupes aéronavals, notamment contre les nouvelles menaces anti-navires, tout en accélérant sa mutation vers une flotte mixte composée de navires traditionnels et de navires sans équipage. Pour l’US Marines Corps, il s’agit de s’appuyer sur une nouvelle doctrine et de nouvelles capacités d’engagement coopératif permettant d’accroitre la mobilité, la survivabilité et la létalité de ses unités. Quant à l’US Army, elle s’est engagée dans un nouveau super programme BIG 6 visant à faire radicalement évoluer ses capacités d’engagement dans la décennie à venir.

Drone Swarm Alliances militaires | Analyses Défense | Assaut amphibie
L’US Navy aussi étudie le potentiel des essaims de drones déployés à partir de ses unités de surface voire même de ses sous-marins

L’US Air Force, pour sa part, fait face à de très importantes contraintes pour tenter de répondre à ces hypothèses. En effet, ses bases aériennes régionales sont très exposées aux frappes préventives chinoises, tout en étant à des distances vis-à-vis de Taïwan à la limite de la portée de ses chasseurs tactiques, alors que les capacités de déni d’accès de la flotte et des forces aériennes chinoises peuvent potentiellement l’empêcher de s’emparer de la supériorité aérienne sur ce théâtre d’opération, y compris pour ses chasseurs furtifs les plus modernes. Pour répondre à cette impasse tactique, l’US Air Force entend elle aussi s’appuyer sur de nouvelles capacités technologiques. L’un d’elle sera le Programme Next Generation Air Dominance, ou NGAD, sensé mettre à disposition un avion de combat de 6ème génération d’ici la fin de la décennie pour remplacer les F-22 vieillissant. D’autre part, elle entend s’appuyer sur ses nouvelles capacités de frappe à distance de sécurité, notamment sur les futurs missiles hypersoniques aéroportés, pour détruire les capacités offensives chinoises. Mais l’un comme l’autre ne pourront déployer leur plein potentiel qu’en disposant de renseignements permettant et localiser et d’identifier les forces chinoises en temps réelles. Pour cela, les simulations ont montré que la meilleure réponse n’est autre que l’essaim de drones.


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