Le nouveau porte-avions chinois, baptisé CV-18 Fujian, a été lancé le vendredi 17 juin 2022 à Shanghai, marquant une nouvelle étape dans l’évolution industrielle et opérationnelle de la Marine de l’Armée Populaire de Libération.
Au-delà d’un incontestable succès industriel pour Pékin, qui a lancé, en moins de 12 ans, trois porte-avions de technologie et de tonnage croissants, le Fujian constitue un atout clé pour la Marine Chinoise dans son bras de fer en devenir avec l’US Navy et ses alliés, offrant plusieurs avancées majeures concernant les capacités dont disposeront militaires et industriels chinois dans les années à venir, allant de la propulsion électrique intégrée ouvrant la voie à une propulsion nucléaire, à un groupe aérien embarqué étendu comparable à celui dont disposent les super porte-avions de l’US Navy.
Le CV-18 Fujian est le plus imposant navire militaire non américain de l’histoire
Avec le Fujian, la Marine chinoise s’impose désormais comme le seul compétiteur de l’US Navy sur les océans. En effet, le nouveau porte-avions chinois, avec une longueur de 320 mètres et une jauge estimée entre 80.000 et 100.000 tonnes, n’est autre que le plus imposant navire de guerre non américain jamais construit, avec des mensurations comparables à celles des porte-avions de la classe Kitty Hawk, les derniers porte-avions à propulsion conventionnelle de l’US Navy dont la dernière unité a été retirée du service en 2005 (2007 pour la sous-classe USS Kennedy).
Les porte-avions chinois précédant, le CV16 Liaoning et le CV17 Shandong, lancés respectivement en 2011 et 2017, avec une jauge à 65.000 tonnes, étaient dérivés du porte-avions russe Kuznetsov dont ils partagent l’architecture STOBAR à tremplin et brins d’arrêt, tout comme les HMS Queen Elizabeth II et HMS Prince of Wales britanniques.
Le CV18 Fujian surclasse de plus de 30% pour le tonnage ces bâtiments qui étaient à ce jour les plus imposants navires militaires hors ceux mis en oeuvre par l’US Navy. En outre, il affiche un tonnage deux fois plus imposant que celui du seul autre porte-avions non américain doté de catapultes de la planète, le Charles de Gaulle français et ses 42.000 tonnes.
De telles dimensions, proches de celles de l’USS Enterprise CVN-65, premier porte-avions à propulsion nucléaire à avoir rejoint l’US Navy en 1961, qui quitta le service en 2017 et qui fut notamment l’un des héros du premier opus du film Top Gun, montrent que l’industrie navale chinoise a désormais atteint un degré de compétence venue tangenter le savoir-faire américain dans ce domaine, celles-ci.
Qui plus est, le Fujian n’est pas simplement imposant, il est également très moderne, embarquant notamment une propulsion électrique intégrée et un système de trois catapultes et de brins d’arrêt électromagnétiques comparables à ceux qui équipent la toute nouvelle classe de porte-avions de l’US Navy, l’USS Ford.
Il sera, à ce titre, particulièrement intéressant d’observer le temps qui sera nécessaire pour terminer le navire, et pour le déclarer opérationnel, ainsi que le délai requis pour construire et lancer une très probable seconde unité de la classe.
Rappelons qu’il ne fallut en effet que 3 ans aux chantiers navals chinois pour lancer le Shandong après le lancement du Liaoning, alors qu’il fallut plus de 10 ans pour relancer ce dernier après son acquisition auprès de la Russie.
Une propulsion électrique intégrée prête pour le nucléaire
La stratégie industrielle navale appliquée par Pékin est, on le sait, très méthodique, et chaque nouvelle classe s’enrichit des acquis de la précédente, que ce soit dans le domaine technologique, industriel comme opérationnel, et ce, dans une dynamique très soutenue.
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