La Marine Nationale démontre la pertinence du double équipage pour armer ses frégates

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En 2019, l’Etat-Major de la Marine Nationale annonçait le début d’une expérimentation permettant à deux frégates FREMM de la classe Aquitaine, l’Aquitaine basée à Brest, et la Languedoc basée à Toulon, d’être dotées de 2 équipages, à l’instar de ce qui se pratique de longue date pour ses sous-marins à propulsion nucléaire. La frégate Bretagne fut elle aussi armée d’un double équipage en 2020, et désormais, c’est l’ensemble des FREMM des classes Aquitaine et Alsace qui sera doté de cette caractéristique. L’objectif est de permettre aux navires de maintenir une activité à la Mer de 180 jours par an, tout en ramenant la pression sur les équipages à seulement 90 jours par an, contre 110 à 140 avant cela. En outre, le remplacement des équipages peut être effectué directement sur les théâtres d’opération, de sorte à ne pas devoir entamer d’importants transits pour les navires de relève, ce qui permet d’augmenter, au delà des jours de mer de chaque navire, le nombre de jours de mer opérationnels vis-à-vis du modèle précédant.

La pertinence de ce mode de fonctionnement est apparu clairement ces derniers mois, notamment à l’occasion du déploiement de la frégate Bretagne dans l’Atlantique nord en Octobre dernier pour s’intégrer au SNMG 1 (Standing Nato Maritime Group 1) pour contrôler les mouvements des navires et sous-marins de la Marine russe dans l’atlantique Nord, en particulier entre les iles anglo-normandes et l’Iceland, mais également pour participer à l’exercice FLOTEX SILVER 21, qui s’est tenu fin novembre au large des cotes norvégiennes. En effet, après deux mois d’une activité opérationnelle intense, l’équipage A de la Bretagne fut remplacé par l’équipage B à l’occasion d’une escale dans le port icelandais de Reykjavik à la fin du mois de décembre, permettant à la frégate de reprendre sa posture opérationnelle début janvier pour deux mois supplémentaires. Cet équipage s’est visiblement distingué puisque le Commandant en Chef pour l’Atlantique de la Marine nationale, le vice-amiral d’escadre Olivier Lebas, a adressé officiellement ses félicitations à l’équipage de la frégate FREMM Bretagne, face aux dures conditions de mer (le navire ayant traversé 17 zones dépressionnaires sur son déploiement), mais également pour son efficacité et « ses résultats significatifs face aux bâtiments russes ».

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Les nouveaux sous-marins russes de la classe Iassen-M offrent des performances bien supérieures à celles de leurs prédécesseurs, y compris dans le domaine acoustique

On pourrait sans fin se perdre en conjectures sur le sens de cette dernière phrase, d’autant que les capacités de lutte anti-sous-marine des FREMM et de leurs équipages ne sont plus à démontrer, et que de nombreux rapports indiquent que la flotte sous-marine russe subit un regain significatif d’activité ces dernières années, d’autant qu’elle reçoit désormais régulièrement de nouveaux navires ou des versions modernisés de ses bâtiments, comme les nouveaux SSGN de la classe Iassen et Iassen-M, et les SSGN de la classe Antei modernisés, des navires réputés pour être bien plus discrets que leurs prédécesseurs. De fait, il est en effet probable que l’équipage B de la Bretagne a eut fort à faire lors de sa patrouille de 2 mois en Atlantique Nord, d’autant que cette période correspondait à la phase préparatoire de l’attaque russe en Ukraine. Pour autant, c’est bien le fonctionnement en double équipage qui permit à un équipage frais et entrainé de prendre le relais en quelques jours de l’équipage A, pour mener cette mission, de sorte à permettre au navire d’évoluer au mieux de ses performances pendant 4 mois de temps, en plein hiver dans une des zones les plus éprouvantes pour les navires et les équipages en cette période, l’Atlantique Nord. De fait, la pertinence de cette approche a été largement démontrée par cette actualité, ceci ne faisant que corroborer les observations précédentes sur les autres théâtres d’opération. Pour autant, un autre exercice, Polaris 21, qui s’est tenu en fin d’année dernière, tend à en modérer les bénéfices perçus.

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1 COMMENTAIRE

  1. […] On pourrait sans fin se perdre en conjectures sur le sens de cette dernière phrase, d’autant que les capacités de lutte anti-sous-marine des FREMM et de leurs équipages ne sont plus à démontrer, et que de nombreux rapports indiquent que la flotte sous-marine russe subit un regain significatif d’activité ces dernières années, d’autant qu’elle reçoit désormais régulièrement de nouveaux navires ou des versions modernisés de ses bâtiments, comme les nouveaux SSGN de la classe Iassen et Iassen-M, et les SSGN de la classe Antei modernisés, des navires réputés pour être bien plus discrets que leurs prédécesseurs. De fait, il est en effet probable que l’équipage B de la Bretagne a eut fort à faire lors de sa patrouille de 2 mois en Atlantique Nord, d’autant que cette période correspondait à la phase préparatoire de l’attaque russe en Ukraine. Pour autant, c’est bien le fonctionnement en double équipage qui permit à un équipage frais et entrainé de prendre le relais en quelques jours de l’équipage A, pour mener cette mission, de sorte à permettre au navire d’évoluer au mieux de ses performances pendant 4 mois de temps, en plein hiver dans une des zones les plus éprouvantes pour les navires et les équipages en cette période, l’Atlantique Nord. De fait, la pertinence de cette approche a été largement démontrée par cette actualité, ceci ne faisant que corroborer les observations précédentes sur les autres théâtres d’opération. Pour autant, un autre exercice, Polaris 21, qui s’est tenu en fin d’année dernière, tend à en modérer les bénéfices perçus.  […]

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