jeudi, mars 28, 2024

L’adhésion suédoise à l’OTAN ouvre de grandes opportunités pour une coopération avec la France en matière d’avions de combat

La neutralité suédoise, issue d’une position internationale remontant à 1814, a été l’un des piliers de la politique internationale du pays lors du 19ème et 20 siècle, permettant à Stockholm de préserver la paix sur son territoire pendant plus de 200 ans. Le pays n’a toutefois jamais négligé, au cours de ces années, sa propre défense, et son autonomie stratégique. Ainsi, les entreprises aéronautiques suédoises, comme ASJA et Saab, entreprirent des le début des années 30 de developper des avions de combat de facture nationale, comme le Svenska Aero Jaktfalken biplan qui fit son premier vol en 1929, ou le bombardier en piqué Saab 17, premier appareil entièrement métallique conçu de le pays, et qui fit son premier vol en 1940. A l’issue de la seconde guerre mondiale, Stockholm entreprit d’accroitre son effort dans ce domaine, avec la conception d’appareils de chasse reconnus pour leur efficacité, comme le Saab 19 Tunnan, premier chasseur équipé d’un turboréacteur dont le premier vol eut lieu en 1948 et qui fut construit à 661 exemplaires dont 30 pour les forces aériennes autrichiennes, un autre pays non aligné, puis le Saab 32 Lansen, un chasseur bombardier biplace à long rayon d’action dont le prototype prit l’air en 1952 et qui fut produit à 450 exemplaires pour la Flygvapnet, les forces aériennes suédoises.

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Le Saab 19/29 Tunnan fut le premier chasseur à réaction conçu par Saab après-guerre. Il fit son premier vol en 1948 propulsé par un turboréacteur d’origine britannique.

La construction aéronautique suédoise militaire obtint cependant une réelle reconnaissance internationale en 1960 avec l’entrée en service du J35 Draken, un chasseur polyvalent monomoteur à aile delta capable d’atteindre Mach 2, et produit à 651 exemplaires entre 1955 et 1974, dont 24 pour les forces aériennes autrichiennes, 51 pour les forces aériennes danoises et 50 pour les forces aériennes finlandaises, et dont le dernier exemplaire fut retiré du service en 2009. En 1967, Saab produisit un autre appareil très réussi, le Saab 37 Viggen, un chasseur polyvalent monomoteur à haute performance a aile delta et plans canards, qui fut produit de 1970 à 1990 à 321 exemplaires pour les forces aériennes suédoises, mais qui souffrit de la concurrence du F-16 et du F-18 sur la scène internationale, en dépit de performances remarquables. Depuis 1988, Saab produit enfin un dernier appareil de grande qualité, le JAS 39 Gripen, qui entra en service en 1996 et qui fut notamment choisit par la Hongrie (14 appareils en location), l’Afrique du Sud (16 appareils dont 9 biplaces), la République Tchèque (14 appareils en location) et la Thaïlande (12 appareils dont 4 biplaces). En 2013, Saab remportait également un contrat de 36 JAS 39 Gripen E/F de nouvelle génération au Brésil, alors que le pays a récemment annoncé la prochaine commande d’un second lot d’appareils construits sur place.

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Le J-35 Draken demotra l’expertise suédoise en matière de conception d’avions de combat à hautes performances.

De fait, la Suède est aujourd’hui l’un des rares pays occidentaux ayant démontré sa capacité à concevoir et mettre en oeuvre des avions de combat dans la durée de manière autonome, même si les avions de combat suédois ont toujours intégré des technologies occidentales critiques, en particulier en matière de propulsion. Stockholm entendait bien poursuivre son effort dans ce domaine avec le programme Flysystem 2020 visant à developper le successeur du Gripen E/F à horizon 2035. Pour ce faire, les autorités suédoises se sont rapprochées en 2021 du programme FCAS britannique, mais de manière limitée et uniquement pour co-developper certaines technologies communes, sans rejoindre le programme Tempest lui même. Stockholm souhaitait encore, à cette date, maintenir une posture neutre, et donc disposer d’une autonomie stratégique étendue. La demande d’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’Alliance Atlantique, consécutive de l’agression russe contre l’Ukraine en février 2022, rebat les cartes dans ce domaine, tant pour Stockholm que pour la Flygvapnet et le constructeur Saab, avec de nouvelles contraintes d’interopérabilité mais également de nouvelles opportunités de coopération, en particulier avec l’un de ses principaux concurrents jusqu’à présent sur la scène internationale, la France.


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